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Critique de Nastasia-B


Le Marchand de Sable, également très connu sous la traduction L'Homme Au Sable est un conte (ou une nouvelle) fantastique, allégorique voire aussi philosophique et psychologique.
On y rencontre Nathanaël, un étudiant gai, intelligent, volontiers écrivain, certes un peu romantique et rêveur à ses heures, mais qui a tout pour séduire une jolie Clara, venue vivre avec son frère Lothaire dans la maison familiale de Nathanaël.
Le jeune homme, qui est parti du foyer pour étudier à la ville, écrit un jour une missive à Lothaire dans laquelle il lui confie son trouble à la vue d'un mystérieux marchand italien de baromètres.
Ce drôle de personnage a évoqué à Nathanaël la vision d'un personnage de son enfance qui lui avait suscité grand peur et qu'on désignait parfois comme étant le marchand de sable ou l'homme au sable.
Cet homme inquiétant autant que mystérieux était l'objet d'une peur quasi panique chez le jeune Nathanaël et ses frères et soeurs. On lui racontait que s'il ne se couchait pas prestement, cet homme lui jetterait des poignées de sable plein les yeux.
Mais, en grandissant, Nathanaël comprit que cet homme n'était pas qu'une légende ou qu'un expédient commode pour envoyer les enfants se coucher. Un véritable homme, de chair et d'os, du moins lui semblait-il, montait quotidiennement rendre visite à son père dans son cabinet particulier.
Que faisait l'homme auprès de son père ? Pourquoi ce dernier mourut un jour si subitement ? Pourquoi le marchand de sable semble reprendre vie sous les traits du marchand de baromètres ? Qu'adviendra-t-il de l'histoire d'amour de Clara et de Nathanaël ? Résistera-t-il à la distance et à la durée de la séparation ? Quelle rivale pourrait bien avoir à craindre la belle Clara ? La santé mentale de Nathanaël saura-t-elle résister à la rude mise à l'épreuve que constitue ce retour en scène des terreurs de son enfance ?
Autant de questions auxquelles je me propose de ne pas répondre de peur de vous gâcher l'envie d'y trouver vous-même des réponses.
Un dicton dit : " Les yeux sont le miroir de l'âme. " Ceci semble vrai ici aussi. Outre le personnage du " marchand de sable ", déjà très évocateur en soi, qui jette des poignées de douleurs dans les yeux, la symbolique des yeux est très présente et très exploitée dans tout le conte. Il semble y résider la vie et la quête de l'oeil (ou l'absence de regard) est un marqueur fort du code de compréhension de l'ouvrage.
Au travers de ce conte allégorique, E. T. A. Hoffmann nous invite à réfléchir à notre propre potentiel de nuisance psychique ou morale, au fait que beaucoup de nos blocages, de nos frayeurs, de nos déraillements, de nos dissonances cognitives proviennent de nous seuls. Ils peuvent certes s'expliquer ou trouver leur(s) source(s) dans des événements, des causes ou des personnes extérieures, mais que le principal artisan du mal, c'est nous, nous, notre pire ennemi.
Intéressant ce point de vue, et rien que pour cela, je trouve que ce conte vaut le détour, mais ce n'est là qu'une considération très personnelle et subjective, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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