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Critique de Folfaerie


Pour mon premier Hornby, j'ai choisi ce titre à cause du film qui en a été tiré, avec Hugh Grant. Un petit film sans prétention que j'avais tout bonnement adoré.

Le roman fut une excellente surprise. Certes, pas de suspense ou si peu au niveau de l'histoire, que le film reprend plutôt fidèlement, mais une écriture plaisante et des personnages très sympathiques ; la lecture d'été idéale.



Will, 36 ans, est un célibataire endurci qui n'a jamais travaillé (il vit des royalties d'une chanson de Noël ringarde écrite par son père plusieurs années auparavant). Ce séducteur oisif semble se satisfaire de sa vie qui consiste à planifier plus ou moins ses journées en unités de temps, consacrées à des activités primordiales quand on veut rester "cool" (aller acheter des CD, regarder la télé, aller chez le coiffeur, prendre un bain, etc.) et surtout à rencontrer des femmes, pour des liaisons majoritairement éphémères...

Dans un autre quartier de Londres, Marcus, 12 ans, fait ce qu'il peut pour supporter sa nouvelle école où il est pris comme tête de turc, et sa mère, écolo et fantasque, indépendante mais dépressive.

Ces deux-là n'auraient logiquement jamais dû se croiser mais voilà, le destin offre parfois de drôles de surprises. Will s'étant empêtré dans des mensonges pour rencontrer des mères célibataires, il fait la connaissance de Marcus à l'occasion d'une banale sortie au parc. Au retour de cette mémorable journée, le gamin retrouve sa mère en piteux état : elle a fait une tentative de suicide. Et voilà Will bien obligé d'aider cette petite famille en perdition, lui qui prenait grand soin d'éviter les gens, les sentiments et les problèmes...



Le roman est à la fois très drôle et très émouvant. Marcus, du haut de ses douze ans, a bien plus de bons sens et de maturité que Will, qui à 36 ans, n'a toujours pas fini de régler ses problèmes existentiels. Bien sûr, l'un apprivoisera l'autre, par petites touches, et la carapaces de Will finira pas se fissurer.

Quel décalage entre le gamin, portant des vêtements informes ou démodés, qui écoute Joni Mitchell (comme sa mère Fiona), est végétarien et Will, toujours bien habillé et bien coiffé, dont la maison regorge d'appareils dernier cri, qui aime écouter Nirvana à fond dans sa jolie voiture de sport... Leur principal point commun est pourtant évident : l'un et l'autre crèvent de solitude. D'ailleurs, Marcus a une jolie formule pour résumer sa situation : deux ce n'est pas assez, il faut être plusieurs. Alors, quoi de mieux que de choisir soi-même les membres de sa famille ?

Malgré la différence d'âge, Will et Marcus affrontent la même situation : ils tombent amoureux. L'occasion d'introduire un autre personnage plein de piquant, Ellie, une jeune rebelle de 15 ans, fan de Kurt Cobain et un peu déjantée. Les conversations entre elle et Marcus ne sont pas tristes...



Hornby traite avec humour et cynisme de différents thèmes : les familles monoparentales, la solitude et la difficulté de grandir, même - et surtout - quand on est trentenaire. Finalement, aucun des sentiments éprouvés par l'un des trois protagonistes principaux, Will, Marcus et Fiona, ne nous est étranger. C'est le point fort du roman, en plus de cette improbable paire d'amis pour le moins attachants. Un titre que je suis bien contente d'avoir découvert.


Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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