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Critique de Albina


Avec ce livre, on perçoit le fossé abyssal qu'il y a entre l’image médiatique (un patchwork de rumeurs souvent erronées virant à la caricature) et la vérité d’un être qui n’est plus dans la posture.
Les deux écrivains entreprennent de se dévoiler en soulevant des questions existentielles. Et ils en sortent grandis, car une certaine cohérence se dégage peu à peu de l’ensemble et remplace la confusion, l’ambiguïté qui donnait prise aux doutes les plus infâmes (racisme, etc.) et à toutes sortes d’interprétations abusives.
On peut ne pas être d’accord avec eux, on peut penser qu’ils se trompent, réfuter leur point de vue. Mais l'on comprend qu'un certain désespoir viscéral (dépressionisme) pour l'un, et pour l’autre une sorte d’optimiste à tout crin, un gout de l’action d'éclat et de la justice, prennent leurs racines dans l’analyse d’un monde en décomposition ; une réalité qui n’a rien de réjouissant.
Houellebecq assume son impuissance d’où découle la honte, Bernard Henri Levy se donne des raisons de la combattre avec un acharnement digne de Don Quichotte, ce qui en devient presque touchant.
J’ai trouvé curieux (mais c’est à méditer) qu’ils aient tous deux besoin de se définir et de mentionner en premier lieu la référence au père et qu’ils aient ainsi l’occasion de s’inscrire dans une trajectoire (même en porte à faux). C’est peut-être l’ultime résurgence d’une société patriarcale et la source d’un certain narcissisme qui transpire malgré tout dans ces lettres.
Quoi qu’il en soit, je garde le souvenir de deux écrivains authentiques qui valent le détour (j'ai en mémoire le Baudelaire de BHL), passionnée par leur métier et qui font comme ils peuvent pour vivre et survivre dans un monde qui se délite.
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