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Critique de gill


Le premier sous-titre qui apparaît à l'ouverture du livre a la prétention de révéler à tout un chacun que Jacques Prévert aurait été un con !
Je vous le dis, ça part fort !
Et, je sens l'approche d'un profond désarroi du lecteur.
Le nouveau livre de Michel Houellebecq est un recueil d'interventions, composé, un peu comme ma confiture de ce matin, de 55% de recyclé et de 45 de nouvelles saveurs.
Il faut le préciser d'entrée de jeu : c'est un peu fastidieux à la lecture, décousu et fouillis, parfois de mauvaise foi et reposant souvent sur des assertions douteuses .
Mais de ce fatras d'idées mal ordonnées surgit, d'un paragraphe à l'autre, d'une ligne à une autre, quelques réflexions lumineuses et quelques vérités abruptement énoncées.
Et puis, c'est entremaillé d'humour, de dérision ...
On le sait Michel Houellebecq a la faculté d'être compris de manières diamétralement opposées.
Il peut choquer ou séduire, et peu importe en réalité, car toujours avec lui on sait que la conversation va être intéressante, parfais alambiquée et difficile à suivre, mais intéressante.
Car la provocation et la mauvaise foi, contrairement à ce que se répète notre époque, n'empêche pas la réflexion, et parfois même la pertinence.
Le contemporain, qu'il soit journaliste soucieux de la petite phrase ou critique littéraire inspiré, est souvent inattentif au fond du propos.
Et c'est là son moindre défaut !
Je tiens que Michel Houellebecq s'est trompé de siècle.
Il a tout d'un de ces hydropathes littéraires et décadents dont la fin du XIXème siècle avait le secret de fabrication.
Je tiens qu'il est un poète égaré dans le roman, perdu dans ses pensées et trop éloigné d'un XIXème que sa conception de la Littérature devrait finalement lui faire retrouver.
J'ai donc lu ce livre comme il me l'a conseillé, avec des arrêts, des mouvements inverses et des relectures.
J'ai pris un tas de notes, les ai raturées.
En ai refait d'autres à même la page.
J'ai balancé le bouquin à travers le salon, ai prophéré à voix haute quelques commentaires bien sentis dont je garderai le secret.
Quand je vous disais que la conversation promettait d'être intéressante.
Et qu'il ne fallait pas vendre la peau de l'ours avant d'avoir lu son livre !
Non décidément, Michel Houellebecq, même s'il affecte de ne pas comprendre ce qui ne va pas, non, Michel Houellebecq n'est pas un écrivain normal, pas aujourd'hui.
Il l'aurait été, hier, coquetant avec Huysmans, ferraillant avec Mirbeau ou Descaves.
Quoiqu'il en soit, la lecture de ce nouvel opus des interventions de Michel Houellebecq, -le quatrième et le dernier, nous dit-il-, est un moment de lecture dense qui provoque des questions, des réponses et autres réactions diverses et variées.
Peut-être est-ce cela finalement la Littérature ? ...

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