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Critique de Arakasi


Il y a quelques années, Johannes Cabal, brillant scientifique à la moralité plus que déficiente, a vendu son âme au diable contre le secret de la nécromancie. Un accord qui semblait fort alléchant sur le moment, mais n'a pas tardé à se révéler un marché de dupes (comme c'est généralement le cas de tous les accords passés avec le diable)… Trois ans plus tard, voici donc Cabal de retour aux Enfers pour voir le grand cornu et exiger que celui-ci lui rende ce qui lui appartient de droit. Comme on s'en doute, le diable n'est pas d'accord, mais, assommé d'ennui par le train-train de la gestion des Enfers, il accepte de relever un pari : si Cabal parvient à convaincre cent personnes de lui vendre leurs âmes avant la fin de l'année, la sienne lui sera rendue sans contrepartie. Et parce qu'au fond Satan n'est pas si mauvais bougre que l'on pourrait le croire, il lui confie pour cela un atout de taille : un fête foraine maléfique avec son lot de vils bonimenteurs et de succubes corruptrices.

Tout irait au mieux dans le meilleur des monde, si Johannes Cabal avait la moindre idée de comment gérer et animer un cirque itinérant… Manque de chance, Cabal est un rabat-joie de la pire espèce, aussi sérieux qu'un expert-comptable et doté de la joie de vivre naturelle d'un croque-mort : en somme, le plus mauvais candidat envisageable au poste de Monsieur Loyal. Heureusement pour lui (et malheureusement pour ses pauvres victimes), il saura trouver des alliés de poids, prêts à lui prêter main forte dans sa démoniaque entreprise. Alors, m'sieurs, dames, un p'tit tour de manège, ça vous tenterait pas ?

Pour son premier roman, Jonathan Howard a plutôt bien réussi son coup ! Il nous offre un récit délicieusement absurde à la fantaisie débridée, ponctué de perles d'humour noir ou burlesque. Humour et style d'écriture ne sont d'ailleurs pas sans rappeler l'oeuvre de Terry Pratchett, autre brillant écrivain humoristique anglais, mais là où le sieur Pratchett reste en permanence d'un indécrottable optimisme, Howard n'hésite pas à assombrir le trait et à nous livrer une histoire bien plus grinçante qu'il n'y paraît au premier abord. À commencer par son personnage principal, Johannes Cabal, franc salopard au coeur noir et aussi malveillant qu'une fouine, mais pourtant jamais totalement détestable, malgré l'amoralité de sa quête. Peut-être parce que, malgré tout le mal qu'il se donne, il n'en reste pas moins deux fois moins monstrueux qu'il ne le pense lui-même… Sans être un chef d'oeuvre, le premier volet de ses démoniaques aventures s'avère donc une lecture très recommandable qui ravira les amateurs d'humour anglais et ceux de « magnificent bastards » aux plans aussi machiavéliques que foireux. À bon entendeur !
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