>
Critique de Lucilou
Il y a pas mal de série graphiques dont j'attends la suite mais pas avec l'ardeur, le feu et l'impatience avec lesquelles j'attendais le troisième volume de "Le Serpent et la Lance"... Que j'ai lu beaucoup trop vite, qui se lit beaucoup trop vite tout court d'ailleurs. Et déjà, j'attends le tome IV comme d'autres attendent Bojangles, le Messie, le Père-Noël ou ce bon vieux Godot qu'on attend toujours...
Bien entendu, j'avais préparé l'arrivée de "Cinq-Fleurs" en relisant tout aussi avidement que la première fois "Ombre-Montagne" et "Maison-Vide", me plongeant avec un exquis plaisir dans cette empire aztèque cruel et fascinant que l'imagination de Hub rend si envoutant, si étrange. Si inquiétant. Et si cette relecture fut une joie divine, elle était également nécessaire tant l'intrigue de "Le Serpent et la Lance" est foisonnante, complexe, riche, sombre. Baroque.
J'avais bien besoin de me rafraîchir la mémoire.
"Cinq-Fleurs" reprend là où "Maison-Vide" nous abandonnait. Alors qu'on retrouve de part et d'autres de l'empire les cadavres momifiés et suppliciés de jeunes filles dont on imagine qu'elles furent les victimes d'un meurtrier aux airs de Jack l'Eventreur et consorts, on assiste également ici à l'étrange collaboration dans cette enquête des deux ennemis jurés: la lance et le serpent qui seront bien obligés de mettre leur enfance et leur passé de côté pour mener à bien leur investigation, ce qui ne se fera pas sans heurts ni violences, ni sans perfidie.
Enfance et passé qu'il faut mettre de côté mais au coeur desquels se trouve sans doute l'origine et l'explication de ces crimes sanglants et les retours en arrière opérés par la narration sont pour moi les passages les plus fins et les plus aboutis de cet opus qui lève autant de mystères qu'il en ajoute, qui m'a laissé hagarde et affamée, curieuse et effrayée.
Ce qui fait la force de cette saga outre son extraordinaire scénario, c'est la finesse psychologique qui préside à la construction de chaque personnage qui se révèle toujours plus complexe, toujours plus fascinant.
C'est aussi la peinture minutieuse, chatoyante et sans idéalisation d'une civilisation disparue qui n'en finit pas de fasciner.
C'est aussi le travail sur chaque planche tant du point de vue des ambiances, que des couleurs ou des détails...
C'est, enfin, la fluidité d'un récit pourtant complexe et alambiqué à souhait...
"Cinq-Fleurs" nous permet donc d'avancer, de progresser et ce, de manière magistrale. Pour autant, c'est un tome un peu frustrant en ce qu'il révèle beaucoup de choses sans pour autant faire avancer l'intrigue si efficacement qu'on aurait pu l'espérer. C'est logique, c'est cohérent, c'est intelligent mais c'est une goutte d'eau quand j'aurai voulu toute la rivière! J'ai tellement envie de comprendre, de savoir.
Ce livre, ce sont des charbons ardents et un chapitre charnière de la saga qui se déploie, qui a encore beaucoup à donner.
Vivement la suite.
Bien entendu, j'avais préparé l'arrivée de "Cinq-Fleurs" en relisant tout aussi avidement que la première fois "Ombre-Montagne" et "Maison-Vide", me plongeant avec un exquis plaisir dans cette empire aztèque cruel et fascinant que l'imagination de Hub rend si envoutant, si étrange. Si inquiétant. Et si cette relecture fut une joie divine, elle était également nécessaire tant l'intrigue de "Le Serpent et la Lance" est foisonnante, complexe, riche, sombre. Baroque.
J'avais bien besoin de me rafraîchir la mémoire.
"Cinq-Fleurs" reprend là où "Maison-Vide" nous abandonnait. Alors qu'on retrouve de part et d'autres de l'empire les cadavres momifiés et suppliciés de jeunes filles dont on imagine qu'elles furent les victimes d'un meurtrier aux airs de Jack l'Eventreur et consorts, on assiste également ici à l'étrange collaboration dans cette enquête des deux ennemis jurés: la lance et le serpent qui seront bien obligés de mettre leur enfance et leur passé de côté pour mener à bien leur investigation, ce qui ne se fera pas sans heurts ni violences, ni sans perfidie.
Enfance et passé qu'il faut mettre de côté mais au coeur desquels se trouve sans doute l'origine et l'explication de ces crimes sanglants et les retours en arrière opérés par la narration sont pour moi les passages les plus fins et les plus aboutis de cet opus qui lève autant de mystères qu'il en ajoute, qui m'a laissé hagarde et affamée, curieuse et effrayée.
Ce qui fait la force de cette saga outre son extraordinaire scénario, c'est la finesse psychologique qui préside à la construction de chaque personnage qui se révèle toujours plus complexe, toujours plus fascinant.
C'est aussi la peinture minutieuse, chatoyante et sans idéalisation d'une civilisation disparue qui n'en finit pas de fasciner.
C'est aussi le travail sur chaque planche tant du point de vue des ambiances, que des couleurs ou des détails...
C'est, enfin, la fluidité d'un récit pourtant complexe et alambiqué à souhait...
"Cinq-Fleurs" nous permet donc d'avancer, de progresser et ce, de manière magistrale. Pour autant, c'est un tome un peu frustrant en ce qu'il révèle beaucoup de choses sans pour autant faire avancer l'intrigue si efficacement qu'on aurait pu l'espérer. C'est logique, c'est cohérent, c'est intelligent mais c'est une goutte d'eau quand j'aurai voulu toute la rivière! J'ai tellement envie de comprendre, de savoir.
Ce livre, ce sont des charbons ardents et un chapitre charnière de la saga qui se déploie, qui a encore beaucoup à donner.
Vivement la suite.
