Quand je pense à l'écrivain, je ne peux pas m'empêcher de me référer à la formule assassine d'
André Gide: «
Victor Hugo, hélas ! ». En effet, il est impensable de lui contester sa célébrité universelle. Mais qu'il est pénible et agaçant, parfois ! Lire "
Les Misérables", c'est d'abord se confronter avec la démesure de son auteur: c'est un long, trop long feuilleton encombré de nombreux rebondissements, d'invraisemblables co
ïncidences, de quelques digressions interminables, avec des grands morceaux de bravoure (comme l'épisode dramatique de la barricade parisienne).
Les personnages sont traités exclusivement en noir et blanc, souvent à la hache, sans aucune finesse psychologique. Et le héros principal (Jean Valjean), particulièrement « hénaurme », est présenté quasiment comme un saint. Tout le monde connait peu ou prou le scénario de ce roman; je n'y reviendrai donc pas, je dirai seulement qu'il me semble très daté. Dans l'ensemble, il y a beaucoup de naïveté et d'idéalisme un peu ridicule. Mais, que je le veuille ou non, cette immense fresque fait partie intégrante du patrimoine français. Pour finir, j'oserai ajouter que, à mes yeux, la prose de Hugo est plutôt plate et médiocre.
Commenter  J’apprécie         63