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Critique de DelD


J'ai reçu ce fascicule d'une centaine de pages dans le cadre de Masse critique. Il appartient à la collection Carnets des Editions de l'Herne, qui publie d'intéressantes synthèses d'écrits politiques et sociaux de quelques penseurs et philosophes.La présentation est agréable et l'avant-propos qui situe les textes dans leur contexte historique est très éclairant.
Ces textes sont extraits d'Actes et paroles de Victor Hugo, écrit entre 1870 et 1876 et regroupant des articles, des discours, des poèmes. Ils se concentrent sur la période comprise entre 1870 et 1872, c'est-à-dire le retour d'Hugo d'exil après la chute du Second Empire, le siège de Paris par les Prussiens et la Commune de Paris.
La présente critique n'a évidemment pas pour objet de commenter le style d'Hugo, si fameux.
Je soulignerai seulement, sur la forme, que l'on retrouve toute l'emphase de l'écrivain et ses références antiques. Sur le fond, son humanisme éclate à chaque page. Les premiers textes sont une exhortation des Parisiens à la résistance et une célébration de la Ville : « Paris est le centre de l'humanité. Paris est la ville sacrée. Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain ». Les textes sur la Commune sont une dénonciation de la violence sanguinaire employée de part et d'autre : « La guerre civile donne son fruit, la ruine. Des deux côtés on démolit Paris avec acharnement. Versailles bombarde l'Arc de l'Etoile, pendant que la Commune juge et condamne la colonne».Intellectuellement favorable à la Commune (c'est d'ailleurs un ami de Louise Michel), il en dénonce certains dévoiements : « Je suis pour la Commune en principe et contre la Commune dans l'application ». Il appelle d'ailleurs de ses voeux une ville dotée de droits propres, cité-exemple, laboratoire du progrès, qui abolirait la peine de mort, instaurerait le droit des vote des femmes, constituerait un impôt unique et n'adopterait, ne salarierait ou ne persécuterait aucun culte… Après la chute de la Commune, Hugo demanda à la Belgique où il résidait, dans une lettre ouverte parue dans « l'Indépendance Belge », d'accorder le droit d'asile aux Communards. Beaucoup y trouvèrent refuge mais cette lettre ouverte obligea Hugo à s'exiler au Luxembourg, Léopold II en ayant pris ombrage.

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