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Critique de Marcellina


Magnifique, j'ai beaucoup de chance avec mes lectures en ce début d'année.

Une plongée dans le monde conventuel ; c'est magique, il y a du merveilleux et en même temps, c'est juste horrible, une torture de tous les jours pour les esprits éveillés et entreprenants.
Et si c'était juste de la fiction, on dirait une imagination débordante qui se base sur les principes de base du lavage de cerveau et de la torture pour briser le caractère de ces jeunes filles un peu trop rêveuses, un peu trop mystiques…

Mais non, l'auteure, avec beaucoup de talent littéraire, nous conte ici l'histoire religieuse de sa compagne dans la vie, une histoire qui durera quand même 17 ans !

Marie Louise Habets, jeune belge de 21 ans, entre au couvent par choix, pour accomplir son rêve, exercer la médecine au Congo. Elle s'appliquera à être une religieuse parfaite tout en accomplissant son métier d'infirmière aussi bien dans un hospice psychiatrique en Belgique qu'au Katanga. Une jeune femme tellement douée que cela ira à l'encontre de la sacro-sainte discipline du couvent où il n'est pas de bon ton d'être distinguée de la masse de la congrégation, où l'on doit de se fondre dans la communauté et juste faire son boulot sans prétention et sans orgueil. Difficile quand on a la conscience du travail bien fait, de la possibilité de sauver une vie malgré les circonstances, difficile quand on a un véritable don pour la médecine !
A coups de pénitences, d'introspections, d'autoflagellations, Marie Louise arrive à se convaincre qu'elle est proche de l'image de la religieuse qui traverse le siècle sans rides ni émotions et alors arrive la guerre, et tout ce travail sur soi, tout ce martyr plus ou moins accepté va voler en éclats.

Un témoignage profondément émouvant qui m'a perturbée par l'inhumanité de ce monde clos et uniquement féminin qu'est la vie dans un couvent au début du XXème siècle.

Après son départ du couvent, événement rarissime à l'époque, l'héroïne a continué la guerre en tant que nurse dans les troupes anglaises et, en 1945, elle a intégré l'United Nations Relief and Rehabilitation Administration où elle a rencontré l'auteure qui y travaillait comme volontaire.

Le roman de cette vie « contre nature » est sorti en 1956 et le film bien connu avec Audrey Hepburn en 1959. Pour info, le roman n'est plus réédité depuis le décès en 1986 de Marie Louise Habets, héritière de sa compagne, car dans les ayants-droits figurent six soeurs qui n'ont pas pu être identifiées…

J'ai comme une petite envie de découvrir les autres romans de cette auteure même si « Au risque de se perdre » est son best-seller :-)
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