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EAN : SIE273529_260
Le Livre de Poche (30/11/-1)
4.19/5   31 notes
Résumé :
« Une vie contre nature... » C'est ainsi que sœur Luc, s'agenouillant pour la première fois aux pieds de sa supérieure entendra celle-ci qualifier la voie que toutes deux ont choisie...
Religieuse et infirmière : des années durant, la jeune femme tentera de concilier. Les vocations qui, parfois, s'opposent.
La Règle saura-t-elle imposer son moule inflexible à l'âme ardente de sœur Luc ?

Source : Le Livre de Poche, LGF
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Magnifique, j'ai beaucoup de chance avec mes lectures en ce début d'année.

Une plongée dans le monde conventuel ; c'est magique, il y a du merveilleux et en même temps, c'est juste horrible, une torture de tous les jours pour les esprits éveillés et entreprenants.
Et si c'était juste de la fiction, on dirait une imagination débordante qui se base sur les principes de base du lavage de cerveau et de la torture pour briser le caractère de ces jeunes filles un peu trop rêveuses, un peu trop mystiques…

Mais non, l'auteure, avec beaucoup de talent littéraire, nous conte ici l'histoire religieuse de sa compagne dans la vie, une histoire qui durera quand même 17 ans !

Marie Louise Habets, jeune belge de 21 ans, entre au couvent par choix, pour accomplir son rêve, exercer la médecine au Congo. Elle s'appliquera à être une religieuse parfaite tout en accomplissant son métier d'infirmière aussi bien dans un hospice psychiatrique en Belgique qu'au Katanga. Une jeune femme tellement douée que cela ira à l'encontre de la sacro-sainte discipline du couvent où il n'est pas de bon ton d'être distinguée de la masse de la congrégation, où l'on doit de se fondre dans la communauté et juste faire son boulot sans prétention et sans orgueil. Difficile quand on a la conscience du travail bien fait, de la possibilité de sauver une vie malgré les circonstances, difficile quand on a un véritable don pour la médecine !
A coups de pénitences, d'introspections, d'autoflagellations, Marie Louise arrive à se convaincre qu'elle est proche de l'image de la religieuse qui traverse le siècle sans rides ni émotions et alors arrive la guerre, et tout ce travail sur soi, tout ce martyr plus ou moins accepté va voler en éclats.

Un témoignage profondément émouvant qui m'a perturbée par l'inhumanité de ce monde clos et uniquement féminin qu'est la vie dans un couvent au début du XXème siècle.

Après son départ du couvent, événement rarissime à l'époque, l'héroïne a continué la guerre en tant que nurse dans les troupes anglaises et, en 1945, elle a intégré l'United Nations Relief and Rehabilitation Administration où elle a rencontré l'auteure qui y travaillait comme volontaire.

Le roman de cette vie « contre nature » est sorti en 1956 et le film bien connu avec Audrey Hepburn en 1959. Pour info, le roman n'est plus réédité depuis le décès en 1986 de Marie Louise Habets, héritière de sa compagne, car dans les ayants-droits figurent six soeurs qui n'ont pas pu être identifiées…

J'ai comme une petite envie de découvrir les autres romans de cette auteure même si « Au risque de se perdre » est son best-seller :-)
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Je ne connaissais rien de ce roman ni de son auteure, Kathryn Hulme quand je l'ai acheté d'occasion mais c'est son aspect qui m'a séduite. Sa jolie reliure m'a poussée à l'acheter chez Eammüs en pensant qu'on ne prend pas la peine de relier un livre sans qu'il en vaille la peine....

Belgique 1927 - Gabrielle van der Mal a 21 ans et entre au couvent. On suit dans un premier temps son intégration, les rites, les règles qui règnent à l'intérieur de celui-ci. Postulante puis novice et enfin professe..... et je dois avouer, même si ma lecture était fluide, instructive parce que je découvrais tout un monde qui me fascine, j'avais un peu la crainte que le récit soit uniquement orienté vers la religion et uniquement cela. Et pourtant au fil des pages j'entendais les pensées de Gabrielle devenue Soeur Luc qui s'interroge sur le sens non pas de son engagement mais sur le sens de celui-ci sentant très vite un esprit de rébellion et de désobéissance monté en elle, malgré les punitions, les flagellations et les confessions publiques appelées "coulpes".

Ayant reçu une formation d'infirmière en médecine tropicale et en psychiatrie, nous la suivons d'abord en hôpital psychiatrique puis au Congo où elle s'épanouira  pour revenir en Belgique juste avant la deuxième guerre mondiale où elle aidera discrètement la résistance.

"Je vais vous apprendre quelque chose sur vous-même, que vous ne savez probablement pas.(...) On n'a pas réussi à vous façonner, ma Soeur. On n'y arrivera jamais. Vous êtes ce que l'on peut appeler une religieuse pour le siècle... idéale pour le public, idéale pour les malades. Mais vous ne serez jamais le genre de religieuse que demande votre Ordre. C'est cela, votre maladie. (p178)"

C'est à la fois l'histoire d'une religieuse sûre de ses convictions mais doutant de la manière de servir, d'être utile mais aussi le parcours d'une femme à la volonté de fer, exigeante envers elle-même et autant elle oeuvre avec efficacité auprès des malades autant le questionnement Qu'attend Il de moi ? en parlant de sa foi revient à différentes étapes de sa vie, mais si elle tente de se convaincre que Lui seul décide.

C'est une biographie romancée passionnante et prenante car jalonnée d'épisodes où se mêle tragédies, relations entre religieuses, médecins, histoire avec la guerre, les colonies en Afrique  mais aussi et surtout pour moi un roman sur la psychologie de ces femmes qui vouent leurs vies à servir que ce soit un Dieu ou les êtres....

C'est bien écrit, fluide, il y a des rebondissements, on découvre l'univers des couvents et on s'attache à cette femme qui s'interroge sur elle-même mais aussi sur le monde qui l'entoure et le rôle qu'elle peut y tenir. Elle est humaine, avec ses forces mais aussi ses faiblesses, sa croyance mais aussi ses doutes.

Si comme moi vous êtes curieux de découvrir ce monde retranché des couvents mais aussi sur ce qui peut animer ses occupant(e)s, si vous aimez revenir sur une tranche d'histoire au temps des colonies, des missionnaires, des ravages de la lèpre et des maladies infectieuses, sur les asiles psychiatriques du début du XXème siècle, sur le rôle de certains religieux durant la deuxième guerre mondiale, je vous encourage à découvrir la vie de Soeur Luc qui est vraiment un roman.....

M'intéressant à cette auteure dont je n'avais jamais entendu parler, j'ai découvert que Kadhryn Hulme, qui n'a publié que trois romans, a été inspiré par la vie de Marie-Louise Habets qui fut sa compagne et qu'il existe une adaptation cinématographique du roman sous le nom de The Nun's Story de Fred Zinnemann en 1959 avec Audrey Hepburn
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Non-religieux, ne pas s'abstenir.
Avant de commencer la critique de ce livre (je ne vais pas dire roman, comme il est fondé sur une histoire vraie), je tiens à préciser que je suis non-croyante.

C'est l'histoire de Gabrielle van der Mal, une jeune femme qui souhaite entrer dans la congrégation, dans le but d'être envoyée comme infirmière au Congo belge. Elle traverse les épreuves du couvent en tant que postulante, novice puis enfin nonne, tout en nous expliquant ses difficultés, notamment concernant la Règle sainte. La Règle sainte, c'est l'idée de se conformer, une fois entrée dans le couvent, à toute une série de rituels : le grand silence, l'obéissance sans limite, les pénitences, etc.

Cette histoire – écrite de manière magnifique, sans répétition, très accessible au grand public – est très enrichissante. Une grande partie du livre explique, au travers de plusieurs expériences différentes (l'expérience de Soeur Luc, son nom au sein de la congrégation, dans un asile psychiatrique ; en tant que missionnaire au Congo belge ; dans plusieurs hôpitaux), les difficultés de se conformer à la vie de nonne. Soeur Luc remarque, au fur et à mesure de sa vie, qu'elle ne peut pas obéir sans que sa conscience se rebelle.

Nous avons donc dans ce livre deux femmes : Soeur Luc, qui tente péniblement de rentrer dans le moule de bonne soeur et Gabrielle, qui, élevée dans le domaine de la médecine, ne voit pas pourquoi elle devrait cesser de prendre soin de ses patients une fois que la cloche sainte sonne. Cette dualité, bien qu'ici présentée dans le monde religieux, est présente chez chacun d'entre nous, ce qui nous permet de nous identifier très facilement au personnage principal.

Dans l'ensemble, quand j'ai commencé à lire « Au risque de se perdre », je ne savais pas si j'allais aimer ou non, comme je pensais que le fait que je sois non-croyante allait jouer sur ma lecture. Excellente découverte, au final. Bien écrit, enrichissant, émouvant et historiquement correct. Je le recommande à tous et à toutes.
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Ce roman magnifiquement porté à l'écran par Fred Zinneman avec l'émouvante Audrey Hepburn dans le rôle principal est l'histoire d'un déchirement de conscience, l'histoire d'un grand choix : servir Dieu ou servir les hommes, ses créatures.
Soigner les corps ou soigner les âmes, être Marthe ou Marie.
Traversant les épouvantables réalités du Congo belge, cette jeune femme soignante sincère et dévouée devra décider.
Pour ne pas avoir à subir cet écartèlement de conscience, supporté l'apparente vacuité d'une vie cloîtrée, le principe de substitution fut inventé : prier pour prendre sur soi le malheur des autres mais pour cette âme pure et plus sensible à la souffrance, cet artifice spirituel ne suffira pas.
Un roman puissant, envoûtant, inspiré en partie par la vie de Maire Louise Habets.
Ps : J'ai longtemps contemplé le beau visage d'Audrey Hepburn sur l'affiche du film "Au risque de se perdre" qui ornait un des murs de ma chambre. :)
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Lu il y a bien longtemps, il m'a laissé un souvenir indélébile. On partage le parcours de cette jeune nonne qui veut pouvoir concilier ses rêves avec la Règle contre laquelle elle se rebiffe. Comment combattre tout ce qui fait la richesse d'un individu pour se fondre en une icône ? On se révolte avec elle, on aime avec elle, on cherche l'idéal à ses côtés......
Lien : http://www.rhoenline.de/kath..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
_"L'orgueil m'a fait entrer...la prière m'en a fait sortir" chuchota Soeur Luc
_"Ne parlez pas" dit Soeur Marie en relevant un coin du drap pour l'enrouler autour de la ^tête nue de l'impudente, et le nouer solidement sous le menton tremblant "j'aurais probablement fait la même chose" Puis elle s'empara du téléphone pour demander que l'infirmerie envoie un brancard.
Soeur Luc éclata en sanglots; mais ce n'était pas à cause du scandale qu'elle avait causé, ni de ses meutrissures, mais pour ce surcroît de charité dont faisait preuve cette soeur pleine de dignité, qui, pour partager sa honte, se solidarisait avec l'orgueil et la désobéissance.
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page 182
La charité en action est facile à pratiquer. Elle a des témoins. Tout le monde peut la voir. Tout le monde en est touché. Même dans le siècle, un acte de charité visible attire l'attention sur son auteur et peut lui donner une sorte de célébrité. Mais la charité en pensée, cet amour silencieux, invisible, inlassable, qui fait toujours passer les autres devant soi... c'est ce qui vous a manqué aujourd'hui...

page 219
Vous avez l'air du chat qui vient d'avaler le canari

pages 231-232
Ce matin, sur le quai d'Anvers, tandis qu'elle remettait à la famille E. son malade (lequel semblait beaucoup plus normal que le psychiatre dépêché au débarcadère),....

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La tendance au mysticisme est toujours un problème dans un ordre mixte comme le nôtre, où travail et contemplation vont de pair. Il se pose souvent chez les nouvelles professes. C'est toujours une chose magnifique, bien sûr, que de voir une jeune religieuse communiquer directement avec Dieu, mais, quand elle est ainsi transportée, elle est perdue, corps et esprit, pour la communauté ; il faut se charger de son travail. Et on ne peut jamais savoir si c'est vraiment du mysticisme ou simplement un de ces inconscients besoins de se faire remarquer, auxquels nous succombons toutes de temps à autre.
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Je vais vous apprendre quelque chose sur vous-même, que vous ne savez probablement pas.(...) On n'a pas réussi à vous façonner, ma Sœur. On n'y arrivera jamais. Vous êtes ce que l'on peut appeler une religieuse pour le siècle... idéale pour le public, idéale pour les malades. Mais vous ne serez jamais le genre de religieuse que demande votre Ordre. C'est cela, votre maladie. (p178)
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page 130
quand dieu ordonne il donne







page 174
La bonté est ce qui est la plus proche de Dieu et ce qui désarme le plus vite l'homme.




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