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Critique de MariePoone


Dans ce double road-trip, il y a aussi une troisième femme, ma préférée, solide et mystique, rude et bienveillante. La « dealeuse d'anges ». le sommet qui forme le triangle de l'histoire. Celle qui lie tous les êtres.

La destination n'a aucune importance, seul le chemin l'est, ses obstacles, ses sinuosités, symbole de la tortuosité de l'âme humaine.

Symbole toujours, tout est dilaté, la chaleur de l'été, les voitures, les champs, soulignant à quel point l'humain est petit, fragile. A la merci de ce qui l'entoure et surtout de ses congénères.

Enfermés dans la touffeur de ce crépuscule, les protagonistes s'enfoncent littéralement dans la nuit. le temps est comme arrêté, le tragique suspend l'histoire, à l'image d'une pièce de Tennessee Williams.

Cependant, avec un sens de l'absurde qui souligne encore davantage l'onirisme de ce road-trip qui est un huis-clos “d'extérieur”.

En réalité, les deux jeunes femmes, Ottie Lee et Calla, sont les deux faces du même Nickel (five cents).

Elles ne se voient pas, ne se font jamais face ; à elles seules, le symbole encore de cette Amérique plurielle qui ne s'écoute pas, ne se regarde pas, ne se parle pas.
Pourtant, comme le souligne Laird Hunt, il n'y a que des humains ; pas de Blancs, ni de Noirs.

Dans La route de nuit, nous sommes fleurs et soies de maïs. Licence poétique pour effacer les murs que nous avons dressés, semer la confusion dans nos esprits, le message que la couleur ne devrait, ne doit avoir, n'a, aucune importance.

Plus d'antagonisme, plus d'opposition ; nous sommes une seule plante, nous en constituons la graine, la tige, la fleur et le fruit.
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