AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Myriam3


Août 1930, Indiana. le soir n'en finit pas de tomber sur cette route qui mène à Marvel. Les moustiques s'écrasent sur le pare-brise par dizaines, la forêt bruisse. Il y a comme un air de fête et de fébrilité dans le corps des gens, les Blancs surtout. En voiture, en camion, à pied, ils sont tous en route pour Marvel, la chaleur du mois d'août leur donne des envies de bière, de danse, de rencontres. C'est pas souvent qu'il y a un lynchage, et hommes, femmes et enfants accourent pour voir ça: trois jeunes Noirs, pour l'instant dans leur cellule, accusés de meurtre et de viols, qui vont être arrachés à leurs barreaux, battus, traînés jusqu'au chêne dehors et pendus. On fera la fête sous leurs pieds qui se balanceront encore un peu, on chantera, peut-être qu'on essaiera même d'attraper d'autres "fleurs de maïs" comme on les surnomme ici pour continuer la fête.
De leur côté, les "fleurs de maïs" ont embarqué dans leurs chariots, sur leur vélo ou sont partis à pied dans le sens opposé. C'est pas le moment de traîner dans les parages à moins de s'arrêter pour prier, et il vaut mieux pas non plus rencontrer de ces "soies de maïs" excités par le spectacle qui se prépare.
Sur la route, il y a Ottie, rousse plantureuse qui se laisse peloter par son patron Bud lorsque son mari se concentre sur sa bière, histoire de toucher quelques primes. On ne sait pas trop ce qu'elle en pense de ces lynchages, en fait elle s'en fiche du sort des trois hommes, mais si on peut passer du bon temps, se montrer un petit peu, pourquoi pas.
Sur la route, il y a aussi Calla, orpheline métisse bien remontée contre les soies de maïs et qui fonce dans sa bagnole, haineuse, douloureuse, ne sachant quelle direction prendre, peut-être foncer dans la foule, peut-être sauver les trois hommes, peut-être partir, elle aussi, retrouver sa famille adoptive qui s'est enfuie ce matin...
Il y a dans ce roman une atmosphère lourde et pesante, une densité représentée par cette soirée qui n'en finit pas, par cette route interminable, les arrêts inopinés, les rencontres, les flottements dans les décisions des protagonistes. Je n'ai pas complètement adhéré, à cause de ce sentiment d'être à côté et non dans le récit que je n'ai pas toujours saisi, et à cause, aussi de cette écriture que je n'ai pas vraiment aimée.

Commenter  J’apprécie          240



Ont apprécié cette critique (23)voir plus




{* *}