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Critique de ChatDuCheshire


Intéressant et irritant à la fois.
L'auteure souffre de tremblements évoquant l'épilepsie ou l'hystérie alors qu'elle fait l'hommage de son père décédé. Par la suite les troubles reviennent épisodiquement sans logique apparente, qu'il s'agisse d'autres apparitions publiques ou à la suite d'un effort physique inhabituel (générateur d'hyperventilation). L'auteure se lance alors dans des recherches afin de trouver une explication au phénomène...
Le thème du livre, ces phénomènes trouvant leur siège dans notre cerveau, organe toujours profondément méconnu, manifestations à la frontière du physiologique et du psychologique, m'a toujours profondément intéressée. L'auteure met très bien en évidence qu'une grande partie de la difficulté à comprendre ces phénomènes vient précisément du fait qu'ils se situent à cette frontière et donc se conforment mal aux catégories, toujours réductrices mais néanmoins nécessaires à l'entendement. Psychiatres et neurologues se renvoient la balle, en une sorte de ping pong des plus frustrants. Par ailleurs l'auteure met également en évidence le rôle des stéréotypes socio-sexo-culturels. Ainsi un trouble identique se trouvera-t-il qualifié d'hystérie chez une femme et de stress post-traumatique chez un homme...
Intéressant donc mais en dépit de sa brièveté (256 pages d'une édition de poche), j'ai eu du mal à y rester accrochée, non pas en raison du thème mais parce que la démarche de l'auteure m'irritait quelque peu même si, paradoxalement, je concède qu'elle a quelque part probablement eu raison de procéder ainsi et que j'aurais peut-être fait la même chose à sa place. Au lieu de s'adresser à des spécialistes, elle s'embarque dans sa propre enquête et consacre des dizaines de pages à comparer les écrits et interprétations possibles des uns et des autres, à gloser à perte de vue à propos de troubles n'ayant parfois que très peu de choses à voir avec la raison qui l'a poussée à entamer cette quête. Je perçois très bien où l'auteure veut en venir : il s'agit d'un phénomène complexe et j'apprécie pour partie sa conclusion qui va dans le sens de l'acceptation de ce qui, en réalité, ferait peut-être partie de ce qui la définit. Mais il y a quelque chose dans sa démarche qui me semble exagérément intellectualisant. Elle s'exprime un peu comme si elle était à la fois psychiatre, neurologue, biologiste etc. avec le jargon qui va avec alors que, justement, elle aurait pu adopter une perspective qui m'aurait semblé plus efficace et "humaine", à savoir celle de la Candide qui aurait pu partager et vulgariser de manière chaleureuse le fruit de ses explorations. On a sans cesse l'impression que l'auteure entend montrer à quel point elle est intelligente et capable de pénétrer les arcanes habituellement rébarbatives de spécialités pointues.
Dommage, je reste sur ma faim et la fin du livre m'est apparue frustrante même si je comprends l'intention d'ouverture de l'auteure...
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