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Critique de Foxfire


Lorsque je m'attaque à un thriller, j'attends un récit accrocheur et addictif qui me prend au piège d'un suspense tel que devoir interrompre sa lecture est pénible, j'attends une histoire qui me retourne le cerveau et me vrille les nerfs. Avec "Chambre 507" J.C Hutchins et Jordan Weisman remplissent parfaitement le contrat. Et de belle façon ! Tout au long de ces quelques 400 pages qui tournaient toutes seules, j'ai été tenue en haleine.

A travers une intrigue alambiquée (peut-être un petit poil trop) mais rondement menée, les auteurs tissent une histoire à tiroirs à la mécanique bien huilée et font preuve d'une grande habileté narrative.

Le point de départ du thérapeute (ici un art-thérapeute, ce qui est une magnifique idée) confronté à un psychopathe dans une institution psychiatrique pouvait laisser présager un thriller psychologique à la Thomas Harris. Même si cet aspect psychologique n'est pas complètement absent du récit, "chambre 507" propose un traitement totalement différent. On n'est donc pas ici dans le registre du thriller psychologique mais bien dans celui d'un thriller purement ludique.
Les entretiens entre le thérapeute, Zachary, et son patient, Martin Grace, sont d'ailleurs très peu nombreux. Cela a dû frustrer certains lecteurs. Je trouve, au contraire, ce choix très judicieux. La rareté de ces confrontations accentue leur intensité, jusqu'à susciter une véritable angoisse.

Le roman ne bascule jamais vraiment explicitement dans le fantastique. le surnaturel y est disséminé par petites touches subtiles de plus en plus inquiétantes. D'ailleurs cet élément fantastique n'est jamais avéré et sa véracité toujours laissée dans le doute. Zachary est-il en train de sombrer dans la folie ?

Le thème de la peur est habilement développé. Et les passages où la peur semble être une entité vivante, tangible, s'insinuant physiquement et mentalement en Zachary m'ont un peu rappelé Stephen King.

Les auteurs assaisonnent leur diabolique intrigue avec ça et là divers ingrédients, espionnage, terreur pure, humour..., qui permettent de dynamiser encore plus le récit.

La fin assez ouverte, qui laisse libre cours à l'interprétation du lecteur, a certainement laissé nombre de lecteurs sur leur faim. Pour ma part, je la trouve très réussie. Je pense même qu'il n'y avait pas de meilleure façon de conclure ce récit. Plutôt que de pondre une fin calibrée qui aurait pu être déceptive, les auteurs préfèrent laisser planer le doute (ce qui est cohérent avec le reste du récit) et le lecteur est laissé seul avec d'un côté ses angoisses irrationnelles et de l'autre sa raison pour tenter de se faire une idée.

Challenge Variété 18 (catégorie "un livre dont le titre contient un nombre")
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