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Critique de finitysend


Un texte qui est un classique ancré dans la mémoire des amateurs de lettres modernes et qui affiche déjà 40 ans finalement .
Il est le reflet d'une époque marquée par la gestion de menaces existentielles , récurrentes , globales et redondantes , telles que la guerre mondiale , les armes de destruction massive ( chimiques et nucléaires ) , le totalitarisme , la famine à des échelles continentales , la pollution , les citées grises et géantes qui servent à héberger en ville les populations qui s'urbanisent massivement ( donc du béton à perte de vue ) …
C'est un texte anglais , que personnellement , je trouve drôle . Avec un humour anglais pince sans rire … ainsi ces dates telles que :
«an 632 de notre Ford « par exemple …
Alpha , Beta , gamma , Delta , Epsilon ( les pas beaux ) , des castes construites et pensées pour des fonctions spécifiques et hiérarchisées , avec une réserve de sauvages et des ilots où l'on peut dysfonctionner librement , mais pas de goulags , dirais-je pour poser la tonalité de l'aspect répressif du texte .
Pas de reproduction naturelle ( Beurk ) , sexe en libre-service , chacun est libre de s'aider à s'occuper de ce point de vue . Sinon cet univers possède deux mamelles , un conditionnement psychosomatique et une drogue dont l'usage et l'efficacité reposent sur une généralisation massive , obligatoire et intégrale , ceci comme pour le traitement psychologique d'ailleurs …
Dans cet état mondial unifié , tout va bien , jusqu'au moment où des personnages déraillent , du fait d'une interaction entre leur psychè et leurs expériences personnelles qui les mènent à des formes de déviances plus ou moins édifiantes ( collision souvent amusantes avec des règles exigeantes . Amusantes plus pour le lecteur que pour nos chers amis de personnages ) . C'est un topos classique , au sens grec , des textes de SF dystopique .
La trame narrative est sympathique et le lecteur traine ses guêtres dans tous les recoins de cet univers assez collet monté finalement , sauf pour les sauvages qui eux sont , sauvages , sourire …
Les personnages sont archétypaux en général , mais pas tous . Ils ont donc une identité structurelle très en rapport avec les thèses du roman , mais ce n'est pas une donne systématique et tous ces personnages sont fonctionnels et ce roman fonctionne bien , donc il est loin de n'être qu'une leçon , qu'un réquisitoire ou une thèse , sous une forme romanesque à peine voilée .
Mon ressenti , c'est que ce texte vous fiche des états d'âme un peu sur le mode opératoire du cinéma de jacques Tati .
C'est un texte se SF authentique , avec le temps il se patine sans être vieillot néanmoins , le vocabulaire tient la route et je trouve que l'iconographie scientifique du texte et le côté incantatoire des politiques en vigueur dans l'état mondial , confère au roman ( assez bref d'ailleurs ) une patine qui est d'un drôle achevé , qui conforte aussi une sorte de douce-ironie structurelle , en alimentant une iconographie fantasque assez débridée , mais très contenue et très réservée aussi , donc très paradoxale et très « british « , sourires …
Le roman connait une fin dramatique pour certains personnages , d'une ironie cinglante ( à vous faire culpabiliser d'en rire , éventuellement si cela vous fait rire ) et pour certains personnages , la punition est quelquefois délicieuse … , à rien y comprendre et c'est normal , car c'est le meilleur des mondes finalement ( sourires ) …
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