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Critique de candlemas


Bioéthique et respect de la biodiversité... débats hautement contemporains : depuis Darwin, l'homme s'interroge sur les modes de sélection naturelle, en étudie les mécanismes, et tente de les reproduire artificiellement, avec les succès et déboires que l'on sait. Ces débats sont loin d'être clos, mais déjà en 1932, lorsqu'Aldous Huxley écrit le Meilleur des Mondes, l'eugénisme et le scientisme étaient envisagés comme source de progrès social, dans un contexte où les dérives nazies n'avaient pas encore discrédité ces thèses au point que sa pratique soit, de base, interdite dans notre code pénal et civil, mais où la pensée totalitaire était déjà montante.
De ce fait, la lecture de ce bon roman d'anticipation, de cette dystopie, m'a semblé passionnante, aussi bien pour les questions que pose Adlous Huxley, amenées avec finesse et intelligence, que pour le roman d'évasion, racontant dans un scénario rigoureux, classique, implacable, ce "monde meilleur" , à la fois si proche et si éloigné de nous, où les personnages se cognent aux vitres comme des mouches prises au piège inexorable d'un conditionnement social absolu et de la drogue parfaite, le soma.
Mystique adepte de Krishnamurti, penseur pacifiste, humaniste et satirique, Aldous Huxley nous offre là un grand classique du roman d'anticipation. Comme dans le Jeu des Perles de Verre, que j'ai récemment commenté,j 'ai eu plaisir à renouer avec la science-fiction de ma jeunesse par son aspect le plus noble , à mon goût : mêlant l'imaginaire au réel, la projection dans le futur -comme le roman exotique du XIXème ou le roman historique d'ailleurs-, est capable de nous ouvrir à une profonde réflexion sur le présent... tout en nous distrayant -et peut-être aussi grâce à cela- de nos habitudes.
Enfin, je conclurai, comme à mon habitude, en ne dévoilant quasi rien de l'histoire, mais en incitant le lecteur à persévérer : dans les 10-20 premières pages, j'ai eu la sensation désagréable de lire un (trop) classique du genre en science-fiction, ce qui est normal : depuis 1932, Barjavel, Bradbury, et bien d'autres, l'ont enrichi de leur plume. Mais très vite on se prend à l'écriture fluide et assez moderne -cinématographique- de Huxley, et surtout on se laisse volontiers porter par les dialogues presque apartés de ses personnages, qui donnent une grande profondeur de réflexion au roman. Au final, 5 étoiles !!
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