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Critique de Acerola13


Quatre nouvelles qui plongent le lecteur dans une ambiance taïwanaise où la pauvreté côtoie les mirages de l'American Way of Life...L'auteur nous fait découvrir le quotidien de plusieurs familles taïwanaises qui luttent pour nourrir leurs enfants, ou aspirent à ressembler à leurs patrons américains : les États-Unis et leurs promesses de rêve ne sont jamais bien loin, que ce soit à travers la chienne "de race" Mary, les dollars clinquant du colonel, l'idée loufoque de sandwich man ou encore les autocuiseurs qu'un des protagoniste tente vainement de vendre.

Non sans humour et sarcasme, Hwang Chun-ming dresse le portrait de Taïwanais obnubilés par leur carrière ou leurs aspirations professionnelles, aux plans ficelés pour s'élever toujours plus haut, sans qu'ils ne se rendent compte qu'ils sont eux-mêmes moqués. Les drames qui frappent les personnages les plus pauvres ne les départissent pas de leur pragmatisme quand il s'agit de goûter au râtelier ; quel que soit leur niveau de vie, le capitalisme et le consumérisme les attirent tels des papillons de nuit.

La thématique du couple et la violence qui le traverse est moins visible dans les quatre nouvelles, mais néanmoins palpable et cruelle en ce qu'elle fait de l'homme le centre et la source de revenus du foyer ; le déséquilibre masculin/féminin en appelle également un autre, d'ordre linguistique : le petit peuple de Taïwan parle le taïwanais, les officiers de police le mandarin, tandis que l'anglais est l'apanage des Américains.

Sans être un chef d'oeuvre, ce recueil fournit quelques instantanés taïwanais bienvenus pour éclairer le quotidien de la population des dernières décennies sur cette épine dans le pied de la Chine continentale. Je lirai probablement d'autres ouvrages de cet auteur à la plume peu compatissante pour ces personnages qu'il se plait à mener en bourrique.
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