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Critique de ASAI


Je viens de terminer cette lecture dans des larmes, réelles, avec l'envie dans les dernières pages d'arriver à la fin et lorsque celle-ci est venue, l'envie de continuer, tout en sachant que la fin était là.
Ce livre que j'ai découvert tout à fait par hasard et au feeling, est sublissime. Oui j'ose cette entorse à notre langue.
Je ne vais pas le résumer, je ne vais pas découvrir toutes les histoires. Elles sont nombreuses, histoires et vies qui se croisent dans ce roman absolument fleuve, riche, dense, et qui m'a fait passer d'une froideur glaçante à des émotions d'une tendresse incroyable.
J'essaye de donner le cadre : il s'agit de l'histoire, de la vie d'un jeune coréen qui milite pour les droits démocratiques dans son pays, la Corée du sud, dont bon nombre d'entre nous ignore qu'elle a été une affreuse dictature soutenue, et même créée par les Etats-Unis. Des massacres, il y en a eu et ils sont absolument horribles : Jeju, gwangju....et ce sont des milliers de morts, torturés, exécutés, croupissant dans des prisons comme le héros de ce livre.
Il raconte son combat. Puis sa vie en prison. Ces pages sont magnifiquement atroces... comment il observe la vie d'une fourmi dans sa cellule qui l'isole de tout... Puis lorsqu'il recouvre la liberté, alors que la vie devrait renaître, il découvre tout ce qui a disparu. Comment la vie, l'espoir, l'envie, l'envie d'aimer, pourraient revenir ?
La Corée ? elle aura changé entre temps mais pour devenir quoi ? Un vaste marché commercial.
Il raconte au passage quelles ont été les conditions de vie des ouvriers et ouvrières coréennes pendant ce fameux boom économique des années 70 et 80.... Et encore des massacres pour les combattants des droits syndicaux. Et pendant ce temps on désindustrialisait ici pour profiter au sens fort, donc des milliers d'européens étaient mis au chômage pendant que des milliers de coréens étaient asservis et travaillaient dans des conditions inhumaines.
Hwang a une vision (étant donné les dates de rédaction du livre) très perspicace, très humaine, et globale. Mais il est désespéré. Comment aujourd'hui combattre ce monde de merde, basé sur la consommation, le profit, le gain alors qu'il suffirait de vivre près du "Vieux Jardin".
Ce roman est éminemment politique et d'une intelligence peu commune.
Conclusion, je m'apprête à lire ses autres oeuvres.
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