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Critique de pilyen


pilyen
28 septembre 2016

Ce que j'ai aimé dans ce nouvel essai de Marcela Iacub, c'est son côté rentre-dedans, mélange d'analyse sociologique et historique qui débouche sur une idée de virage révolutionnaire et utopique. J'ai retrouvé soudain cet esprit du début des années 70, époque de tous les possibles. Si comme elle l'annonce, le couple touche à sa fin, réinventer autre chose se révèle être un défi sacrément stimulant, surtout avec les idées qu'elle préconise en fin d'ouvrage.
Avant de plonger dans un demain sans couple au sens où nous l'entendons en ce moment, l'auteur nous dresse un état des lieux. Nous sommes de plus en plus seuls, beaucoup sont isolés, divorcés, ne voyant plus leur famille, n'ayant pas d'amis. Les chiffres de cette solitude ne cessent d'augmenter depuis quelques décennies. La faute à qui ? Sans doute à une société qui n'arrive plus à créer du lien mais surtout, nous dit l'essayiste, à cause de l'Etat qui s'immisce dans la vie du couple en légiférant à tour de bras.
Le code civil de Napoléon organisait les relations entre époux en introduisant un code de bonne sexualité ( celle pratiquée dans le mariage) et de mauvaise sexualité ( celle que l'on pratique hors mariage). La première conséquence de ces textes est un homme tout puissant et d'une femme donnant des enfants pour continuer la lignée ( voire pour devenir de la chair à canon). Toutefois, la femme peut en quelque sorte se venger car un enfant qu'elle aurait conçu hors mariage sera obligatoirement reconnu par le mari. Au fil du temps, l'arrivée de la contraception et de la libération des moeurs va amener le code civil à changer son regard. Dans les années 70, on s'attachera moins au sexe dans ou hors mariage pour retenir plutôt les sentiments entre époux et les maternels.
Le législateur, au fur et à mesure des avancées sociales, légiférera pas mal et finira par donner une relative puissance à la femme en lui octroyant le droit de porter plainte contre son mari pour viol conjugal, harcèlement ou autres violences, tout en la maintenant dans un rôle obligatoirement maternel. J'avoue que sur cette partie là, j'ai eu un peu de mal à suivre la démonstration de Marcela Iacub, jouant avec les éléments qui l'arrangent et prenant des détours parfois un peu abrupts. le résultat, pour elle, est que le trop de lois fragilise le couple, obligeant la femme à un rôle maternel pas du tout inné ( " Il est fort possible que ce qui épuise tant les femmes soient moins de s'occuper de leurs enfants que de mesurer la distance qui sépare les sentiments réels de l'idéal de l'amour maternel qu'elles ont intégré et à l'aune duquel elles développent un terrible sentiment de culpabilité." ) et rendant l'homme méfiant vis à vis d'une compagne prompte à l'accusation devant un tribunal. Il n'en faut pas plus pour prédire la fin du couple traditionnel, lieu de dangers et de rancoeurs.
Et que propose Marcela pour la suite ? Elle se tourne hardiment vers deux philosophes utopistes : Wilhem Reich et Charles Fourier, cherchant dans leurs idées, un possible modèle pour demain.
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