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Critique de Mermed


Ibsen utilise l'histoire pour explorer des idées, en particulier le conflit entre déterminisme et libre arbitre. Et dans ce travail en deux parties, couvrant les années de 351 à 363 après JC, il se concentre sur Julien, que nous voyons d'abord comme un jeune homme nerveux de 19 ans vivant comme un prisonnier virtuel à la cour de Constantinople de son oncle, l'empereur Constance. .
Doutant du christianisme adopté par l'État, Julien s'échappe à Athènes, où il rejette également les philosophes païens. La révélation vient quand il rencontre le mystique Maxiumus d'Ephèse, qui voit en Julien un prophète capable de transcender le conflit entre un empire terrestre et un royaume spirituel. Dans la deuxième partie, lorsque Julien est devenu empereur romain, nous voyons comment cela fonctionne dans la pratique : dans la persécution des chrétiens, la poursuite d'une guerre en Perse et dans la croyance illusoire de Julien qu'il est lui-même un porteur de l'humain et du divin.
Mais que dit Ibsen ? Écrivant à une époque d'effervescence intellectuelle, alors que les idées de Marx, Darwin et Nietzsche changeaient le monde, Ibsen veut dire l'empire de l'Homme affirmant la validité éternelle de sa propre volonté.
Alors qu'Ibsen ne pouvait qu'être attentif aux dangers potentiels d'une telle philosophie, nous en savons un peu trop sur l'impact que la volonté triomphante aurait sur l'histoire du XXe siècle.
L'action de la pièce d'Ibsen, en fait, va à l'encontre de son idée de base. Ibsen est clairement à la recherche d'une nouvelle façon de vivre, libérée de ce que Julian appelle "les doctrines de la culpabilité, de la misère et du déni". Pourtant, ce qu'Ibsen crée en réalité est une puissante défense de l'idéalisme chrétien. Lorsque nous voyons le vieil ami de Julian, Gregory, aveuglé et torturé pour avoir créé une petite église à Antioche et défié stoïquement l'empereur fou de pouvoir, il est impossible de ne pas être ému.

L'histoire mondiale faustienne d'Ibsen est à plusieurs degrés un chef-d'oeuvre.
J'ai du attendre pour la voir sur scène, et ce n'était pas en France, il m'a fallu aller à Londres. J'ai été largement récompensé par une mise en scène époustouflante de Jonathan Kent.
Cette pièce que Ibsen considérait comme son oeuvre majeure, n'a jamais été montée en France, il est vrai qu'il faut des moyens hors du commun pour la proposer.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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