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Critique de tolstoievski


Cette pièce ne me laissera pas un souvenir impérissable. J'ai pourtant, par le passé, beaucoup aimé certaines autres pièces d'Henrik Ibsen, mais celle-ci, sa dernière, était peut-être la pièce de trop, celle qu'il n'aurait pas dû écrire…

Les faits : un artiste, Rubek, sculpteur reconnu, très reconnu même, mais également âgé, usé, flétri (le parallèle avec l'auteur en est presque saisissant) est de retour sur ses terres natales.

Il y cherche un je-ne-sais-quoi, une fraîcheur, une quiétude, une inspiration peut-être, un art de vivre qu'il a le sentiment d'avoir perdu en cours de route, chemin faisant dans l'existence, une fois la renommée acquise.

Il est pourtant accompagné de sa jeune épouse, Maja, mais auprès de laquelle il ne semble pas trouver ce qu'il cherche ni vivre ce qu'il aimerait vivre. Elle non plus d'ailleurs apparaît loin d'être comblée par l'existence que lui propose Rubek.

Et donc, c'est dans cette station balnéaire norvégienne qu'ils espèrent tous deux se ressourcer, régénérer la flamme de leur couple.

Toutefois, Rubek a parfois des mots qui claquent et qui font très mal. Maja a beau être de belle composition, certaines remarques sont dures à avaler, notamment lorsqu'il suggère qu'elle a tari son inspiration ou qu'à demi mots il laisse entendre qu'elle est totalement insipide.

Ça ne s'annonce pas trop bien, donc… Qu'en sera-t-il ? Côtoieront-ils des gens à la station avec lesquels ils pourront échanger et s'en faire des béquilles pour franchir ce délicat passage ? Sera-ce Ulfheim, propriétaire foncier venu chasser dans les parages ? Sera-ce cette étrange et quelque peu fantomatique voyageuse venue accompagnée comme de son ombre par une diaconesse ?

Voilà précisément ce que je ne veux surtout pas vous révéler si vous ne connaissez pas la pièce. En revanche, ce que je puis vous révéler sans honte, c'est qu'elle m'a laissé de marbre, aussi froid que les norvégiennes contrées où elle se déroule.

J'imagine qu'il y a une portée symbolique là-dedans, que la thématique de l'artiste ayant perdu sa muse et cherchant à la faire revivre en vain à travers une autre a sûrement quelque chose à voir avec le vécu propre de l'auteur.

Mais, en outre, ce qui m'intéresse dans le théâtre, c'est quand l'auteur, puisant dans ses propres fantasmes ou obsessions pour créer, parvient à imprimer à son oeuvre une valeur de généralisation, quoi que ce soit qui rend l'expérience transposable sur autrui, lecteur ou spectateur en l'occurence.

Or, ici, point de tout cela. J'ai cru lire les angoisses d'un auteur frappé par l'âge écrivant une pièce sur un artiste angoissé frappé par l'âge. Donc, je n'ai pas pu saisir l'intérêt de la pièce, si intérêt il y a et j'en suis désolé car j'ai tellement aimé d'autres réalisations d'Henrik Ibsen que celle-ci vient mettre un peu d'amertume dans le ressenti général que j'ai à présent de son oeuvre.
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