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Eloi Recoing (Traducteur)
EAN : 9782742752850
75 pages
Actes Sud (06/01/2005)
3.25/5   6 notes
Résumé :

" RUBEK [...] Oh ! Irène - la vie aurait pu être cela. - Et elle nous a glissé entre les doigts - à tous les deux. IRENE. L'irrémédiable, nous le voyons seulement quand - Elle s'interrompt brusquement. RUBEK (le regard interrogateur). Quand - ? IRENE. Quand nous nous réveillons d'entre les morts. RUBEK (hochant tristement la tête). Oui, que voyons-nous, alors ? IRENE. Nous voyons que nous n'avons jamais vécu. " Rubek, sculpteur renommé, est au point mort... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cette pièce ne me laissera pas un souvenir impérissable. J'ai pourtant, par le passé, beaucoup aimé certaines autres pièces d'Henrik Ibsen, mais celle-ci, sa dernière, était peut-être la pièce de trop, celle qu'il n'aurait pas dû écrire…

Les faits : un artiste, Rubek, sculpteur reconnu, très reconnu même, mais également âgé, usé, flétri (le parallèle avec l'auteur en est presque saisissant) est de retour sur ses terres natales.

Il y cherche un je-ne-sais-quoi, une fraîcheur, une quiétude, une inspiration peut-être, un art de vivre qu'il a le sentiment d'avoir perdu en cours de route, chemin faisant dans l'existence, une fois la renommée acquise.

Il est pourtant accompagné de sa jeune épouse, Maja, mais auprès de laquelle il ne semble pas trouver ce qu'il cherche ni vivre ce qu'il aimerait vivre. Elle non plus d'ailleurs apparaît loin d'être comblée par l'existence que lui propose Rubek.

Et donc, c'est dans cette station balnéaire norvégienne qu'ils espèrent tous deux se ressourcer, régénérer la flamme de leur couple.

Toutefois, Rubek a parfois des mots qui claquent et qui font très mal. Maja a beau être de belle composition, certaines remarques sont dures à avaler, notamment lorsqu'il suggère qu'elle a tari son inspiration ou qu'à demi mots il laisse entendre qu'elle est totalement insipide.

Ça ne s'annonce pas trop bien, donc… Qu'en sera-t-il ? Côtoieront-ils des gens à la station avec lesquels ils pourront échanger et s'en faire des béquilles pour franchir ce délicat passage ? Sera-ce Ulfheim, propriétaire foncier venu chasser dans les parages ? Sera-ce cette étrange et quelque peu fantomatique voyageuse venue accompagnée comme de son ombre par une diaconesse ?

Voilà précisément ce que je ne veux surtout pas vous révéler si vous ne connaissez pas la pièce. En revanche, ce que je puis vous révéler sans honte, c'est qu'elle m'a laissé de marbre, aussi froid que les norvégiennes contrées où elle se déroule.

J'imagine qu'il y a une portée symbolique là-dedans, que la thématique de l'artiste ayant perdu sa muse et cherchant à la faire revivre en vain à travers une autre a sûrement quelque chose à voir avec le vécu propre de l'auteur.

Mais, en outre, ce qui m'intéresse dans le théâtre, c'est quand l'auteur, puisant dans ses propres fantasmes ou obsessions pour créer, parvient à imprimer à son oeuvre une valeur de généralisation, quoi que ce soit qui rend l'expérience transposable sur autrui, lecteur ou spectateur en l'occurence.

Or, ici, point de tout cela. J'ai cru lire les angoisses d'un auteur frappé par l'âge écrivant une pièce sur un artiste angoissé frappé par l'âge. Donc, je n'ai pas pu saisir l'intérêt de la pièce, si intérêt il y a et j'en suis désolé car j'ai tellement aimé d'autres réalisations d'Henrik Ibsen que celle-ci vient mettre un peu d'amertume dans le ressenti général que j'ai à présent de son oeuvre.
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L'auteur se serait inspiré de l'épopée Camille Claudel-Rodin, pour écrire cette oeuvre. Je l'ai lue avec intérêt dans le cadre d'une étude sur Camille.
Elle n'a certes pas connu le succès de ses autres productions. Mais dans l'Avant scène Théâtre n° 599 de décembre 1976, James Joyce et Jean Cocteau ne tarissent pas d'éloges.
Avec ce parallèle de vies d'artistes, la lecture s'en trouve vivifiée.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
RUBEK : Non, te dis-je, ce ne sont pas de vrais portraits.
MAJA : Qu'est-ce donc ?
RUBEK : Il y a dans ces bustes et derrière ces bustes quelque chose de suspect… quelque chose qui s'y dérobe, qui s'y cache sournoisement, et que les hommes ne peuvent distinguer.
MAJA : Vraiment ?
RUBEK : Je suis seul à le voir. Et je m'en amuse en secret. Extérieurement, on y remarque cette « ressemblance frappante » dont les gens s'ébahissent, s'émerveillent… Mais là, bien au fond, se dissimule tantôt une brave et honnête moue de cheval, tantôt le mufle d'un âne entêté, ou une tête de chien au front plat, aux oreilles pendantes, ou bien encore un groin de porc bouffi, parfois aussi l'image d'un taureau stupide et brutal.
MAJA : En un mot, tous nos bons animaux domestiques.
RUBEK : Oui, Maja, rien que nos bons animaux domestiques… ceux que les hommes ont défigurés et qui les ont défigurés à leur tour.

Acte I.
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MAJA : Vous voulez donc vous faire rapiéceur, monsieur le propriétaire ?
ULFHEIM : Pourquoi pas ? Si nous essayions de coudre ensemble toutes ces guenilles… nous arriverions peut-être à obtenir une sorte de trame qui ressemblerait à celle d'une vie humaine !

Acte III.
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RUBEK : Tu prends tout si cruellement à cœur, Irene !
IRENE : Tu as peut-être raison. Secouons donc ce qui nous oppresse et nous fait souffrir.

Acte II.
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La dernière pièce d’Ibsen, écrite peu avant sa mort et qualifiée par l’auteur lui-même « d'épilogue dramatique » a des airs de testament autobiographique.

Rubek, sculpteur vieillissant est parvenu à la renommée internationale avec une oeuvre baptisée « Le Jour de la résurrection ». Des années plus tard, Rubek marié à Maja, une femme beaucoup plus jeune que lui, retrouve Irène, le modèle de sa célèbre sculpture, avec qui il a eu une relation passionnée. Rubek est persuadé que le départ d’Irène a sonné la fin de son inspiration créatrice et tente de la convaincre de lui redonner cette force. Théâtre online.com
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RUBEK : C'est un chef-d'œuvre ! Ou, du moins, il a commencé par l'être… Non, il l'est encore ! Il faut, il faut, il faut que ce soit un chef-d'œuvre !
MAJA : Mais, Rubek, le monde entier sait cela…
RUBEK : Le « monde entier » ne sait rien, ne comprend rien !
MAJA : Du moins, se doute-t-il de quelque chose…
RUBEK : Oui, de quelque chose qui n'existe pas… de quelque chose qui ne m'a jamais passé par la tête. Oh ! voilà pourquoi il tombe en admiration ! On perd sa peine à s'user pour le vulgaire, pour la masse… pour le « monde entier »…

Acte I.
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