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Critique de Acerola13


Un court roman au dénouement final plutôt déroutant, qui aborde par le prisme de deux histoires intimement liées, celle de la mère et celle de la fille, la condition de la femme et le racisme post-colonisation.

On comprend à travers la vie de Sibila à quel point une femme sans homme n'est rien, et mise au ban de la société ; être une "jarre fêlée" avant le mariage jette la honte et le déshonneur sur la famille, et une grossesse non désirée, qu'elle qu'en soit la cause, est rejetée par les habitants du village comme par les nonnes chrétiennes de la périphérie de la ville. Et pourtant, malgré son statut, Sibila nous apparaît libre, du moins dans le choix de ses innombrables partenaires...

La situation est tout aussi compliquée pour sa fille Cathy, née d'un père blanc inconnu, raillée par les autres enfants pour sa blancheur, non acceptée lors de ses études en France pour sa noirceur...La fin de la colonisation n'a pas sonné la fin du racisme ou la hiérarchisation des hommes, que ce soit pour leur couleur de peau ou leur prétendu sang bleu, à l'image du refus des parents de Régis que leur fils ne fréquente une roturière.

Les personnages se perdent chacun à leur tour dans une quête identitaire sans que la religion ne leur soit d'aucun salut, tandis que les conflits politiques réapparaissent même si l'on tente de ne pas s'y immiscer.

Court mais dense, le mal de peau est une intéressante introduction à la condition de la femme au Burkina Faso, et en fera sourire plus d'un à l'évocation des pérégrinations d'une jeune étudiante burkinabé dans les rues parisiennes.
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