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Critique de latina


latina
30 septembre 2019
Pourquoi donc les enquêtes d'Erlendur, le commissaire islandais, me touchent-elles tellement, celle-ci y compris ?
Parce que cet homme est hanté par une profonde blessure depuis son enfance, depuis la disparition de son frère cadet dans une tempête de neige alors qu'ils avaient respectivement 10 et 8 ans ; parce que cet homme essaie tant bien que mal de survivre malgré une situation familiale catastrophique : divorcé d'une femme haineuse depuis des années et privé de ses enfants, il a enfin revu ceux-ci après deux décennies mais en piteux état, sa fille se drogue et a même fait une fausse-couche à 7 mois de grossesse à cause de cela.
Parce que cet homme est humain, tout simplement, mais tellement peu habitué à exprimer son mal-être.
Parce que cet homme essaie, malgré tout, de mener ses enquêtes du mieux qu'il peut.

Et cette enquête-ci touche à des difficultés bien ancrées dans la société islandaise : l'homosexualité, la maltraitance des enfants, quelle qu'elle soit (physique ou mentale, comme obliger l'enfant à accomplir les rêves de ses parents adultes), le deuil, le harcèlement des enfants plus doués et donc différents…

L'enquête se circonscrit à un hôtel de Reykjavik où en cette période de Noël, les touristes affluent. Il est donc malvenu qu'une femme de chambre découvre le cadavre du portier dans son cagibi lui servant de chambre, à la cave. D'autant plus que ce cadavre est déguisé en Père Noël, un préservatif encore pendouillant…
Ce portier est donc une énigme pour Erlendur, surtout que sur un des murs de son presque cachot, trône le poster de Shirley Temple, l'enfant-star du film « La petite Princesse ».
Curieusement, le rapport entre cette affiche et le malheureux portier se dessinera peu à peu.

Plein de psychologie, de réminiscences de douleurs enfouies et d'empathie, ce roman joue sur tous les tableaux. Ici, point de description « gore », juste quelques couches de saleté qui, si on les gratte, révèlent des horreurs pas si inhabituelles que ça.
Oui, vraiment, « La Voix », je vous conseille de l'écouter, elle vous rappellera peut-être de beaux – ou moins beaux – souvenirs d'enfance, et je ne parle pas seulement du Père Noël.
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