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Critique de Patsales


Après avoir refermé le livre, on se dit que Paroi de glace aurait pu s'appeler La Corde si Hitchcock n'avait déjà préempté le titre. Car finalement, l'essentiel du roman semble se jouer là : cette corde qui a rompu, précipitant un alpiniste dans l'abîme, a-t-elle cédé parce que mal conçue? Mal utilisée? A-t-elle été coupée par un désespéré? Ou par un compagnon de cordée soucieux de ne pas être emporté lui aussi?
Alors que ces questions agitent les différents personnages pendant une bonne partie de l'histoire, elles n'obtiendront que des réponses vagues. L'homme de science constate que la corde résiste dans certaines circonstances mais que d'autres pouvaient déterminer une autre issue.
Cette corde, bien entendu, métaphorise les liens humains. le mari, la femme, l'amoureux éconduit, l'amant possible, la fiancée virginale, le patron bourru, l'employé dilettante s'attirent, se font souffrir, se séduisent et s'éconduisent. Pourquoi aimer l'une et non l'autre, pourquoi rester avec l'un et quitter l'autre? Tout est affaire de circonstance. La corde s'est rompue. Elle aurait pu tenir. le choix qu'on croit rationnel (préférer la jeune fille à la femme mariée) vous envoie à la mort, les plus aguerris sont démunis devant le danger, la plus fragile sait dépasser sa souffrance. Les choses arrivent. On ne sait pourquoi. Rien n'est écrit et rien n'existe qui ne pourrait être différent.
Ce roman m'a fait penser à un film de Resnais. Moitié « Smoking - No smoking » pour le hasard des choix de vie imprévisibles. Moitié « Mon oncle d'Amérique » pour le heurt fécond du discours scientifique et de l'existence irréductible.
Alors pourquoi 3/5, seulement ? Trop de glace, sans doute et trop peu de vertige. Affaire de circonstances.
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