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Critique de bdelhausse


[Notes de lecture en cours, page 180] Jean-Claude Izzo me manquait déjà énormément. J'avais adoré la trilogie Fabio Montale, ce roman noir à la française (si tant est qu'un roman noir puisse avoir une nationalité).

Avec Les Marins perdus, je redécouvre à quel point Izzo est incontournable, impeccable. Et il me manque encore davantage.

Izzo nous donne à voir des marins aux prises avec eux-mêmes et avec Marseille. Il nous engloutit dans les souvenirs, les actes manqués, les regrets, les remords, les peut-être, les toujours des marins. Il nous balade ensuite dans une ville qu'il aime. Et il lui rend un somptueux hommage. de bordels en quartiers ensoleillés, du port aux abords de Marseille... nous en prenons plein la vue et plein les tripes.

C'est bien un huis clos qu'Izzo nous livre. Les marins, quand ils ne naviguent plus, se perdent. Ils se perdent dans l'immobilisme. Ils se perdent parce que l'horizon ne les invite plus à aller plus loin. Aller plus loin, pour quoi faire? Pour ne pas penser. Pour ne pas ressasser ces moments perdus, ces rendez-vous manqués, ces rencontres inutiles, ces mots dits on non dits, pensés ou pas. Un marin qui ne navigue plus, c'est comme une tortue sur le dos. Un albatros dans un endroit exigu. le huis clos prend place à la mesure de Marseille. Car ce n'est pas une ville comme les autres, c'est elle qui décide quand on la quitte. Et quitter Marseille, c'est douloureux nous conte Jean-Claude Izzo.

Amour, amitié, désertion, abnégation... les meilleurs ingrédients du roman noir se retrouvent ici encore, dans un vibrant hommage à Braudel et aux marins pris en otage par leur armateur et qui n'ont d'autres choix que de se mettre à quai, oubliés de tous.
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