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Critique de YsaM


J'attendais la sortie de ce tome 6 avec impatience et je l'ai même laissé un peu dans ma PAL, parce que je savais que c'était le dernier et que ça allait être difficile de laisser partir la famille Melzer à laquelle je me suis beaucoup attachée.

Cette fois, Anne Jacobs nous embarque dans la drôle de guerre, en 1939. Marie est déjà aux Etats-Unis, elle a eu raison de fuir pourtant Paul n'est pas de cet avis, il pense que même si elle est juive elle ne craint rien puisqu'elle est mariée à un Aryen. Pourtant les arrestations de juifs commencent et les lois anti-juives s'intensifient. Paul doit continuer à faire tourner l'usine et tenter d'oublier Marie qu'il a pourtant revue puisqu'il est allé lui rendre visite à New-York.


Sa femme semble s'être parfaitement intégrée à sa vie Américaine, elle a réussi professionnellement en ouvrant sa boutique et a beaucoup de clients fortunés. Elle a été aidée par Karl Friedländer qui a pris Marie sous son aile, mais Paul n'aime pas cet homme qu'il soupçonne d'être épris de Marie, il a peur que son épouse finisse par répondre aux attentes de Karl. Il ne lui vient pas à l'idée que pour Marie, Karl est juste un ami précieux. Léo a lui aussi trouvé sa place, il compose et se montre très doué.

La vie suit son cours à la villa aux Etoffes et quel bonheur de retrouver cet endroit. les tickets de rationnement font leur apparition, c'est le système d'qui prédomine mais on peut compter sur la Brunnenmayer, cuisinière en chef, pour faire des miracles ! On retrouve avec plaisir les conciliabules des domestiques qui aiment se réunir dans la cuisine pour un petit café et aussi raconter ce qu'ils ont entendu des maîtres de la maison.

L'usine textile est convoitée par les Allemands et c'est ce cher Ernst von Klippstein qui va en prendre la direction. Il était, autrefois, un excellent collaborateur, il s'avère être un véritable fourbe. Il est au parti nazi et a le bras long, Paul, assisté de Henni, sa nièce, doit continuellement être sur ses gardes.

Chacun fait sa route comme il le peut, Paul a sur ses épaules la continuité de l'usine, Marie a réussi à la garder à flot durant la première guerre, c'est à lui maintenant d'en assurer la pérennité, mais comment faire quand les directives viennent d'un parti de dictature et qu'il n'a pas les coudées franches. Paul semble perdu sans Marie, pourtant il n'hésite pas à se lier avec sa secrétaire, Hilde, une jeune femme qui est aux petits soins pour lui et là, l'histoire prend une tournure qui me fait bondir, je ne comprends pas Paul. de l'autre côté de l'Atlantique, son épouse pense continuellement à lui et attend la fin de la guerre pour le retrouver et rentrer en Allemagne, parce que même si elle s'est fait une place au soleil à New-York, elle n'oublie pas son Allemagne natale et sa famille. Paul pense bêtement que Marie a refait sa vie avec Karl.

La villa reste droite, les domestiques restent soudés à leur maître, même si la vie est plus difficile, même si les bombardements s'intensifient et rasent totalement l'usine. Quand une aile de la villa est détruite, tout le monde se sert les coudes.

Il y a les mauvaises nouvelles qui arrivent, quand Liesel se retrouve veuve, quand l'ami de Dodo est porté disparu, quand Johann, le fils d'Elisabeth rentre aux jeunesses Hitlériennes et qu'il ne jure que par l'idéologie nazie. Il y a les petits bonheurs qui se savourent quand Sébastian, le mari d'Elisabeth qui était prisonnier, rentre à la villa. Il y a des petites victoires, quand Henni qui seconde Paul, son oncle, à l'usine tient habilement tête aux nazis, quand le rêve de Dodo se réalise et qu'elle peut enfin piloter. Tout cela donne un peu d'oxygène et une touche d'espoir, parce c'est ce qu'on attend dans ce roman, on rêve que tout redevienne comme avant et que la villa retrouve ses fastes d'antan.


Ce qui est intéressant c'est de vivre la guerre du côté Allemand et se rendre compte que les civils ont la même préoccupation qu'avaient les Français, se protéger, survivre, subir le rationnement et se contenter d'une soupe avec quelques rutabagas et du pain noir. A la villa aux Etoffes personne n'encense Hitler, on vit au rythme des informations et il est impossible de croire ce qu'il se passe réellement dans les camps d'extermination. Les domestiques n'hésiteront pas à accueillir un jeune juif et à le cacher.

Qu'est ce que j'aime cette saga, j'aime découvrir l'univers de cette villa qui bruisse de mots et de maux, j'adore écouter les conversations des uns et des autres et voir leurs réactions. j'aime leurs petites histoire et leurs avis qui divergent, il règne une sorte de solidarité même si parfois les avis divergent complètement, la raison finit par l'emporter.

Même si Marie est loin, elle reste le personnage central du roman avec Paul. Les domestiques ne l'oublient pas et Kitty, sa belle soeur, reste sa plus grande défenseuse. Dodo et Kurt attendent avec impatience le retour de leur mère et de leur frère Léo. La lectrice que je suis aussi et j'avoue être bien contrariée par l'attitude de Paul, pire, je commence un peu à paniquer, je vois la fin de la guerre arriver et je me demande comment tout cela pourra se terminer. Marie est vraiment un modèle, une femme forte et d'une fidélité sans faille. Elle a toujours été courageuse et une nouvelle fois, dans ce roman, elle se montre à la hauteur. Paul, comme d'habitude, a quelques faiblesses qui agacent et pourtant on finit par lui pardonner.

J'ai passé encore un merveilleux moment de lecture, riche en rebondissements et si j'avais hâte de connaître la fin, je n'avais pas envie que l'histoire se termine. Je ne serais pas contre un petit tome 7, histoire de voir ce que la famille est devenue.

C'est une excellente saga, qui nous tient en haleine du début jusqu'à la fin et qui mélange habilement faits historiques et fiction, cette famille Melzer semble exister pour de vrai ! Gros coup de coeur pour ce dernier tome, mais il me semble que c'est un coup de coeur pour la totalité des romans.

Lien : https://jaimelivreblog.wordp..
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