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Critique de colka


Fête du livre de Bron, un samedi matin de grisaille : ma première rencontre avec Philippe Jaenada. le public encore un peu engourdi par la froideur matinale, attend bien sagement l'arrivée de l'auteur qui, en un tour de main, va se charger de mettre de l'ambiance en mettant à mal l'image de l'auteur comblé d'être là devant les lecteurs potentiels de son dernier roman...On ne peut imaginer une interview plus digressive que celle-là. Philippe Jaenada va prendre un malin plaisir à fuir les questions qu'on lui pose pour mieux emmener son public sur les chemins de traverses de propos digressifs qui n'ont rien à voir avec ce qu'on lui demande mais sont en revanche fort drôles !
J'ai retrouvé la même tendance à la digression et aux histoires parallèles dans le chameau sauvage, un roman qui va cahin-caha et dans lequel il serait vain de chercher un fil d'intrigue tiré au cordeau. D'ailleurs d'intrigue, il en est à peine question, hormis le fil ténu qui relie les tribulations rocambolesques de Halvard Sanz à sa belle, Pollux Lesiak. le mot héros n'est pas non plus celui qui convient le mieux pour évoquer Halvard Sanz : un clown triste, une sorte de Buster Keaton solitaire et malchanceux, à qui rien ne réussit , en dehors de l'opportunité (pour le lecteur !) de se trouver face à des situations les plus cocasses qui soient... Jugez plutôt !
Une timide Peau-d'Ane rencontrée, un soir dans une station de métro, dans une détresse absolue, va se transformer en une redoutable harpie... La fameuse Pollux Lesiak lui apparaîtra pour la première fois , pleurant, assise au bord du trottoir, trempée de la tête aux pieds, avec à la main un tabouret cassé. Et comme Philippe Jaenada ne donne pas vraiment dans la modération, certaines scènes sont absolument délirantes, comme celle par exemple où un cul-de-jatte et un unijambiste vont voler au secours d'un manchot et d'un autre homme en détresse sur une barque... Surréaliste et irrésistiblement drôle !
Mais tout n'est pas que drôlerie, loin s'en faut, dans ce roman, jalonné par la mort tragique d'amies du narrateur. Des évocations émouvantes où la plume de l'auteur se fait délicate et chaleureuse. Rien à voir avec les propos résolument machistes sur ce que le narrateur appelle "la connaissance de l'espère féminine" ou les considérations pseudo-philosophiques et très binaires sur les comportements féminins et masculins...
Outre ce bémol sur le personnage du narrateur, j'ai également trouvé certaines scènes très répétitives et la plume de l'auteur assez irrégulière car il ne recule pas toujours devant des facilités d'écriture que j'ai trouvées déconcertantes.
Bref, vous l'aurez compris, il faut souscrire à l'idée de partir à l'aventure en lisant ce roman en acceptant à l'avance de se dire : "là, il y va un peu fort..." pour mieux rire deux pages plus loin !
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