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Critique de Saiwhisper


Cet ouvrage est arrivé dans mes mains grâce aux Ladies des éditions Bragelonne qui avaient adoré cette romance estivale et proposaient de la découvrir. Je dois reconnaître que cela se lit bien et que c'est plutôt sympa pour se détendre pendant un voyage ou, comme je l'ai fait, le temps d'un week-end. Cela dit, je n'ai pas eu cette petite étincelle qui fait que ce livre va me marquer à long terme. le récit a des défauts, mais il reste principalement distrayant. Je reste donc satisfaite sans pour autant être enthousiaste. Disons que tout dépend de ce que vous recherchez en plongeant dans ce roman… Si vous désirez quelque chose de léger et sans prise de tête qui vous fera le même effet qu'une comédie romantique qui passe à la télévision l'été, alors « Ravissantes » devrait vous plaire. En revanche, si vous cherchez une histoire d'amour assez étoffée, pleine de douceur et de subtilité, alors passez votre chemin. Pour ma part, j'appartenais à la première catégorie.

Le principal problème de ce livre réside dans les personnages que j'ai longtemps trouvé stéréotypés… Tout d'abord, il y a Ilona, une jeune mannequin peu sûre d'elle mais motivée, belle, gentille et assez cruche. Sa vie est pleine de restrictions alimentaires, car elle fait tout pour garder la ligne et être la plus svelte possible… C'est le genre d'héroïne classique qui a du tempérament lorsqu'il le faut, est globalement adorable, mais qui est capable de tomber sous le charme de son patron en quelques heures… Elle habite un appartement mal isolé où, le soir, elle peine à dormir. Il faut dire que Pierre, son voisin, semble accueillir une multitude de femmes dans son lit ! J'ai d'ailleurs trouvé qu'elle était vraiment naïve pour ne pas comprendre le métier de Pierre… Elle s'énerve en voyant une dizaine de femmes se succéder tous les jours alors qu'il ne sort presque jamais de chez lui… Or, cela finit à chaque fois en partie de jambes en l'air… Elle est d'une telle candeur qu'il m'est arrivé de lever les yeux au ciel pendant ma lecture. Ilona possède un manager : Lucie, son exact opposé que ce soit physiquement qu'au niveau du caractère. Véritable boule d'énergie, Lucie est quelqu'un de cash, dynamique, coquine et n'hésite pas à croquer la vie à pleines dents. Ses rondeurs et son amour pour la nourriture, elle la revendique ! D'ailleurs, son assurance lui permet de se faire remarquer par la plupart des hommes qu'ils soient en couple ou non… de ce fait, Lucie n'hésite pas à faire des folies de son corps -mais jamais deux fois avec le même, faut pas pousser !-. J'ai d'abord adhéré à cette femme franche qui sait ce qu'elle veut et qui prend sa revanche sur la vie puis, au fil des pages, elle a commencé à m'agacer un peu. J'ai trouvé qu'elle était parfois trop caricaturale avec, par exemple, sa façon de noter ses coucheries sur vingt, ses allumages répétés dans la rue, ses oeillères concernant l'amour… de même, je n'ai pas du tout accroché à sa romance avec Jean-Patrick que j'ai trouvée expéditive et facile. Qu'elle soit sous le charme serait passé… Mais c'est sa déclaration d'amour après deux jours passés ensemble qui m'a sidérée… Dommage, car elle aurait pu être plutôt attachante !

Du côté des hommes, on distingue Zlotan, un nouveau créateur en vogue réputé pour son talent et critiqué pour sa façon de voir les femmes comme du bétail. Difficile d'éprouver de la sympathie pour lui. Je sais bien que la mode est un milieu spécial où les mannequins sont effectivement assez peu considérés, surtout au début de leur carrière. Les castings sont durs, le maintien du corps est presque un métier à plein temps et il faut parfois se plier au bon vouloir des créateurs ou des recruteurs afin de se faire remarquer… Hélas, cela fait un cliché de plus ! Zlotan est tout à fait le type d'homme dans sa bulle créative. Un Michel Ange du ciseau et du tissu. Un génie que l'on ne peut qu'admirer ou vouloir embrasser… Et vous le sentez venir, ce nouveau cliché sur pattes… J'ai nommé… le triangle amoureux ! Parce que oui, à force d'échanger avec sa voisine, Pierre va développer des sentiments pour la séduisante jeune femme qui habite à côté de son palier… Malheureusement, il n'osera déclarer sa flamme à cause de son métier inavouable et à cause du fait qu'il assiste, impuissant, à l'amour naissant entre Ilona et son employeur. On va même assez loin, puisqu'il ne va pas hésiter à la coatcher pour qu'elle puisse obtenir satisfaction. J'aurais préféré éviter ce genre de scénario prévisible… À mon sens, on aurait pu passer outre ce genre de rebondissements bateaux. Heureusement, c'est la présence de Pierre qui a fait toute la différence. Pour moi, c'est lui la force de cet ouvrage. Il est le personnage le plus complexe, travaillé et attachant du groupe. Il est sympathique, gentil, observateur, taquin et a de la personnalité. J'étais vraiment contente lorsque la narration basculait de son côté.

Entre deux sessions de casting ou de dialogues, j'ai pu assister à plusieurs petites scènes ou répliques amusantes. On n'est pas sur de la comédie non-stop (et heureusement), mais lorsqu'il y a de l'humour, cela faisait généralement mouche. Je tiens d'ailleurs à honorer d'une mention spéciale le chien de Golda Marx, une femme riche et célèbre qui a affublé son compagnon du nom de « Michelhouellebecq » . La plume de Nicolas Jaillet, même s'il emploie beaucoup d'onomatopées pour faire comprendre qu'un couple s'adonne à un coït, est fluide et facile à lire. Je n'ai pas vu les pages défiler ! Vous l'aurez compris : « Ravissantes » contient donc du bon comme du mauvais. Malgré sa palette de petits défauts, l'ouvrage m'a tout de même fait passer un moment léger et distrayant. Une coupure qui fut la bienvenue après une première semaine de reprise ! Merci aux éditions Milady et plus particulièrement aux Ladies pour l'envoi de ce roman estival !
Lien : https://lespagesquitournent...
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