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Critique de Allantvers


Etonnant de voir ce roman dont les codes sont "so 19ème" (contexte social, relations matrimoniales, éducation des enfants confiée à des gouvernantes, etc, et surtout la langue somptueuse de Henry James) figurer sur une liste des plus grandes oeuvres du 20ème siècle, du fait de sa publication française cinquante ans plus tard en 1947;

Mais tout aussi étonnant qu'au coeur de ce roman paru en 1897 figure le thème d'une grande modernité du divorce et de l'enfance dans le divorce, vu à travers les yeux de l'enfant: la perspective est pour l'époque très originale, voire osée.

Outre ce bouleversement de mes représentations mentales de différentes époques, outre la renversante élégance du phrasé de James, ciselé comme la plus fine dentelle et affutée comme la plus fine lame, ce qui m'a bluffée dans ce roman cynique et cruel c'est, à l'image du titre, ce qui n'est pas dit. de même qu'on cache à la petite Maisie l'essentiel qu'elle ne sait pas mais perçoit pourtant intuitivement avec la vive acuité de son coeur d'enfant, de même James ne montre jamais au lecteur que la face présentable de ses personnages, taisant dans le non dit la vilénie de leurs motivations, l'aridité de leur coeur ou l'avidité de leurs crocs, et la saleté de leurs intentions quand ils manipulent tour à tour l'enfant pour servir leurs intérêts.
Maisie n'est après tout qu'un enfant, une simple composante patrimoniale dont chacun doit user à son avantage, sans avoir à en subir les contraintes. So 19ème...
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