Roy Grace, tome 6 : À deux pas de la mort

_ Tu sais à qui tu me fais penser ? rétorqua Branson, ignorant sa requête.
_ George Clooney ? Daniel Craig ?
_ Nan. Brad Pitt.
Grace le prit comme un compliment.
_ Brad Pitt dans Benjamin Button, poursuivit son collègue. Tu sais, au début, quand on lui donne cent ans, avant qu'il ne commence à rajeunir.

Dermot ne lui proposait rien d'excitant, ces derniers temps, sa conception des préliminaires consistait à se balader dans la chambre en slip et chaussettes, et à péter deux fois.

_ Tu te souviens du commissaire Cassian Pewe, qui était chez nous l'automne dernier ?
Case le regarda, l'air amusé.
_ Ouais, et je ne suis pas prêt de l'oublier, celui-là. Il me traitait comme sa boniche. Un jour, il m'a demandé d'accrocher des tableaux pour lui. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé, du genre...
Il n'est pas tombé d'une falaise un jour où tu ne pouvais pas lui sauver la vie, quand même ?
Grace sourit. Ses collègues n'arrêtaient pas de lui répéter, pour plaisanter, qu'il aurait dû le laisser tomber, le Londonien.
_ Rien de grave. Malheureusement.
_ Je ne sais pas pourquoi tu n'as pas été récompensé pour acte de bravoure.
_ Moi, je sais. J'aurais eu une récompense si je l'avais lâché.
_ Ne t'inquiètes pas. Ce type, c'est une vraie merde. Et tu connais le dicton ?
_ Non.
_ La merde finit toujours par tomber.

- Salut, vieux! lança le grand Black. Tu penses que cette année sera moins merdique que la précédente?
- Oh, non! Les années se suivent et se ressemblent. Tout ce qu'on peut faire, c'est de s'y habituer.

- Vous faites du 37?
- Vous êtes quoi, chauffeur ou chausseur?

" On fait tous des erreurs. Tout le temps. En général, des trucs pas graves, comme oublier de rappeler quelqu'un, de mettre de l'argent dans l'horodateur ou d'acheter du lait au supermarché. Mais parfois - pas souvent, fort heureusement - on commet une grosse erreur. Le genre d'erreur qui peut nous coûter la vie. Le genre d'erreur que commit Rachaek Ryan. "

L'odeur d'herbe brûlée, de caoutchoic, depeinture d'essence, de plastique et de corps carbonisé lui avait donnée de nombreux haut-le-coeur. Certains effluves sont insupportables. L'expérience n'y change rien. Certaines visions aussi. Le cadavre noirci, décharné,n'était pas beau à voir.

Caché dans le dressing, il l'entendit appeler son chat. C'est le moment qu'il choisit pour enfiler sa cagoule. Il l'entendit monter l'escalier. Son corps se raidit d'excitation. D'impatience.

Comme tout le monde, il détestait les lundis.

Les femmes changent tout le temps d’avis. C’était l’une des nombreuses choses qu'il ne supportait pas chez elles. Il serait très fâché si elle portait d’autres escarpins. Il lui passerait un savon, pour lui apprendre à ne pas décevoir les gens.