Il manquait d'air, avait besoin de marcher. Il aimait se perdre dans les rues, l'esprit ailleurs, lorsqu'il devait mettre de l'ordre dans le vrac de ses idées.
Elle laissait tomber sa robe et se mettait à l'eau puis l'invitait à la rejoindre pour se glisser dans sa petite maison.
Les émois de sa tige de jade, ne sachant faire la part du rêve et de la réalité, le tirèrent brutalement du sommeil.
Le temps passait. Amédée avait le sentiment de s’installer dans une vie de province étale, entre un oncle très paternel et une cousine qui aiguisait ses sens. Voilà maintenant trois semaines qu’il était arrivé. Parfois le vent soufflait en rafale avec grande violence et cela pouvait durer des jours. Le comte ne changeait rien à ses habitudes. Le mistral avait beau ployer les arbres, il partait l’après-midi rendre visite à ses taureaux avant d’aller patauger dans les rizières. Amédée s’énervait. Si le comte était incapable de prendre de prendre une décision, lui la prendrait. IL partirait seul. Seul, il traverserait les mers. Seul, il se rendrait au bout du monde. Seul, il triompherait de l’adversité. Et seul, deviendrait le grand artificier du roi.
Le mistral avait ignoré leur départ. Le voyage entrepris était si important qu'il en avait eu le souffle coupé.
Qu'étaient les plaisirs, sans les interdits ?