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Critique de Zephirine


Cette histoire plutôt rocambolesque, est inspirée d'un personnage réel, celui de « La Malinche » cette jeune indigène mexicaine devenue interprète et amante du conquistador Cortez. D'elle, on ne sait pas grand-chose, même pas son nom d'origine. Longtemps, les mexicains l'ont considérée comme traitre car elle aurait trahi les siens. Mais sans doute, si elle a aidé les espagnols à se battre contre les mexicas, c'est probablement que ces derniers avaient conquis son village et son peuple, les guerres fratricides étant monnaie courante à l'époque.
Alicia Jaraba s'est emparée avec finesse de ce personnage controversé pour en faire une femme pleine de sagesse et d'humanité, mais aussi en proie aux doutes. Elle prend le parti des femmes en faisant de son héroïne une féministe avant l'heure, à une époque où elles étaient soumises aux hommes, subissaient les contraintes de la maternité et n'avaient aucune voix au chapitre.
Grâce à sa connaissance des langues – elle parle nahuatl, popoluca, maya et espagnol - la Malinche qu'on surnomme « celle qui parle » va jouer un rôle important le jour où les navires de guerriers blancs accostent sur les rives du Mexique. le barrage de la langue freine les pourparlers et c'est là que la jeune fille prendra toute son importance par le truchement de la langue. Elle sera non seulement la traductrice, mais aussi la conseillère et l'amante du conquistador Cortez.
Au-delà de la conquête du Mexique par les conquistadors espagnols, au-delà des rivalités de tribus, on découvre le quotidien de ces femmes vendues comme esclaves, l'entraide, et le savoir qu'elles se transmettent. le rôle de la grand-mère de la Malinche illustre bien la transmission de la connaissance avec l'enseignement des plantes médicinales et les rites religieux. Bien sûr, on ignore comment les femmes indiennes de cette époque vivaient, elles comptaient moins que les hommes et leur témoignage n'est pas arrivé jusqu'à nous. Alicia Jaraba a su recréer cet univers avec un certain réalisme teinté d'humanisme et d'humour aussi dans la confrontation des cultures.
Les dessins, très colorés avec des nuances de bruns et de sépia, accompagnent magnifiquement l'histoire et j'ai lu avec un réel plaisir ces 200 pages d'un récit qui mêle avec brio faits historiques et fiction.
Je remercie les éditions Grand Angle et Babelio pour la découverte de ce passionnant roman graphique.
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