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Critique de gouelan


Une nuit à Aden est un roman passionnant et demande à son lecteur une certaine attention car il allie fiction et essai sur l'Islam.
Cet effort est récompensé.

Emad est un jeune homme palestinien, né à Paris, d'un père palestinien, de confession musulmane sunnite, et d'une mère grecque, de confession catholique-melkite. Par sa naissance, la Loi islamique fait de lui un musulman, mais étonnamment, grâce à sa mère, il reçoit aussi une éducation catholique.

J'ai apprécié le parcours d'Emad, son regard sans concession sur les musulmans, sur la violence des commandements et devoirs du Coran et de la Sunna. La double culture de l'auteur, aussi riche d'enseignements religieux et historiques que de littérature française ou russe, apporte un regard juste et précis à ce récit. En scrutant le passé, et par son introspection, il nous donne les clés pour comprendre le monde actuel : le statut de la femme musulmane, le sort des homosexuels et de l'apostasie, le jihad, l'impact d'une telle violence « sacrée », sur des esprits incultes, influençables, parfois fragiles.

Il faudrait extraire du Coran toute la violence, les menaces, les contradictions, la lourdeur et la redondance, et n'en laisser que la beauté, la lumière, la divinité. le Coran est incréé, on ne peut y toucher ? Pourtant ce sont des hommes qui l'ont écrit, interprété, tout comme la Bible ou la Torah, à une époque si reculée que ces Textes sont devenus inadaptés à la société contemporaine. Des hommes avec des rêves d'invasion, de puissance, qui ne se préoccupaient nullement de tolérance ou de charité, supprimant ou modifiant certains versets à leur convenance, profitant des difficultés de traduction de la langue d'origine (« plus du bon syro-araméen que du mauvais arabe.» p.93), des allégories aux sens multiples et obscurs.

Un roman à lire pour mieux comprendre les liens entre les religions monothéistes. Un seul Dieu et plusieurs prophètes pour mieux se haïr ?
Emad a trouvé son équilibre, riche de son exil. Il choisit sa patrie là où il y a tolérance et espérance.

C'est le genre de roman-essai que j'apprécie, tout comme Illusions dangereuses de Vitaly Malkin qui permet d'ouvrir les yeux sur les fondements des croyances et leurs incidences sur l'humanité. Je remercie Babelio, l'éditeur Iggy Book, et Emad Jarar pour ces deux tomes qui mettent en lumière l'obscurantisme. Un auteur à suivre.




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