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Critique de Phoenicia


Une histoire riche, dense et tellement dépaysante.

L'autrice part de l'Histoire, à laquelle elle ajoute des mythes fondateurs, qu'elle passe à la moulinette de son imagination et nous offre un récit d'une très grande qualité.

L'histoire se déroule dans une Chine antique, bien avant que la Chine ne soit la Chine. Au moment où ce territoire est constitué de divers royaumes qui sont tous une menace les uns pour les autres. Nous sommes dans le royaume de Qi qui a, à la tête de son pays un souverain qu'on dit immortel. Or, pour le royaume de Qin, la seule option pour prendre le contrôle de ce royaume est de détruire ce souverain immortel. Ce dernier n'a d'autre choix que de faire appel à 5 héros qui l'ont si bien servi dans le passé, 24 ans plus tôt, les baptisant ainsi "les soldats de bambou".

D'emblée, en apprenant que c'était de la fantasy historique, j'étais conquise. de la fantasy historique asiatique, me voici encore plus conquise. Alors bien sûr, c'est toute une mythologie et une histoire que je ne maîtrise pas du tout et il m'est difficile de faire le tri entre ce qui relève de la culture et de l'imagination de l'autrice. Quoiqu'il en soit, j'ai trouvé la trame de fond très intéressante.

Pour ce qui est de la construction du récit, si on est de prime abord un peu déconcerté par la richesse du récit, que les différentes narrations (entre le prologue et les narrations alternées un chapitre sur deux) n'aident en rien à se sentir moins perdu, on finit très rapidement par comprendre la mécanique. Un chapitre sur deux concerne une époque précise. Les premiers chapitres sont pour l'action en cours, avec nos cinq héros "vieillissants" (parti-pris que j'apprécie!). le chapitre d'après concerne le passif de nos héros, leur quête qui les a rendu si célèbres. Ainsi, on découvre au fur et à mesure leur passif tout en suivant une histoire qui n'est pas sans analogie avec le passé justement tout en mettant à l'honneur des protagonistes qui ne sont pas jeunes et ça a le mérite de changer!

L'ambiance est là. La trame aussi. Il en va de même pour les personnages qui sont assez nombreux et tous assez attachants à leurs manières. Là aussi, on est un peu déconcerté de prime abord. On a l'impression de ne pas comprendre qui ils sont (d'autant qu'ils n'ont pas les mêmes noms). D'entrevoir des capacités qu'on ne cerne pas bien. Là encore, il faut se laisser porter. On s'attache surtout à nos deux narrateurs, à savoir Ciqiao pour le temps "présent" et Mille Ruses pour le temps passé. La première est une femme avec de grands principes et d'une grande vivacité d'esprit, qui occupe une place de choix dans une société qui reste très patriarcale. le second est irrévérencieux à souhait en plus d'être doté d'une grande habileté, d'esprit comme au combat.
Une fois que les liens sont posés entre les personnages, on se prend au jeu, on essaye de comprendre leur passif à tous et on finit par les apprécier, que ce soit la fougueuse Meifeng ou le posé Zhugang, en passant par le très gentil Huning et le tourmenté Tao.

La fin de l'histoire promet une suite sur les chapeaux de roue. On a même l'impression qu'il y a un tome 2 parce que le tome 1 était déjà bien épais et qu'il a fallu le diviser en deux.

Côté action, l'alternance des narrations fait qu'il y a beaucoup de rebondissements. Peut-être un chouïa trop, si bien qu'on peut avoir le tournis. Mais le jeu en vaut la chandelle.

De manière générale, par la densité du récit, son côté très exotique qui fait qu'on n'est pas sur quelque chose de familier, je ne peux que conseiller de se laisser porter. Si quelque chose nous échappe de prime abord, on finit par avoir la réponse après coup.

Sentant que le tome 2 ne sortira pas de manière imminente, je fais le choix de me faire une petite trame spoilante pour la fin de cette chronique.
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