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Critique de Parthenia


Norbert Hanold, professeur d'archéologie misanthrope, tombe violemment amoureux dans un musée de Rome de la représentation sur un bas-relief antique d'une jeune noble romaine morte il y a 2000 ans, à la démarche grâcieuse et à l'expression insouciante. de retour en Allemagne, il s'en procure un moulage qu'il accroche dans son bureau et contemple chaque jour, fasciné par le mouvement élégant du pied.
Cette obsession le conduit à inventer une vie à cette jeune fille qu'il a baptisée Gradiva, "celle qui marche" : elle vit à Pompéi, ville qu'il a jadis visitée; son père est un édile patricien chargé de l'approvisionnement en blé et de l'organisation des jeux de Cérès. Puis, il se met à supposer que la jeune fille est en fait Grecque.
Il se met alors à observer les femmes de sa ville dans l'espoir de retrouver la même démarche que Gradiva. Peu après, il fait un cauchemar pendant lequel il se retrouve à Pompéi le jour de la catastrophe de l'an 79 ; il y croise Gradiva, fidèle en tous points à la représentation sculpturale, qui marche dans la ville indifférente au cataclysme; il assiste horrifié à sa mort.
A son réveil, il en déduit que le bas-relief représente une sculpture funéraire. Au même instant, il croit apercevoir de sa fenêtre une jeune femme possédant la même démarche que Gradiva. Il décide sur un coup de tête de partir en Italie, d'abord à Rome, puis à Naples, mais une force irrésistible l'attire vers Pompéi. Un sentiment de manque ne le quitte pas.
Lors d'une visite dans les ruines de Pompéi, il se retrouve dans un état de rêve éveillé pendant lequel il aperçoit la jeune fille déambulant dans les rues délabrées de sa démarche aérienne.
Il la suit jusque dans la maison de Méléagre où il lui adresse la parole d'abord en latin, puis en grec, mais à sa grande surprise, elle s'exprime à lui en allemand. La discussion est brève mais produit sur Norbert une forte impression.
Il lui donne alors rendez-vous le lendemain à midi, "l'heure des spectres".
La nouvelle se découpe nettement en deux parties : tout d'abord, la description des journées du professeur en Allemagne, qui y mène une vie retirée, loin des mondanités, tout absorbé qu'il est dans ses travaux intellectuels; d'ailleurs, il ne recherche pas la compagnie des autres, qu'il trouve ennuyeuse et inintéressante, surtout celle des femmes ! On a l'impression que le héros ne se sent à l'aise qu'avec les morts ! Son métier s'y prête d'ailleurs... le regard ironique qu'il porte sur les vivants se confirme lors de son dernier voyage en Italie quand il doit supporter les niaiseries que se roucoulent les couples partis en lune de miel... ^^

La seconde partie se déroule en Italie où Norbert se lance sur les traces de Gradiva qui lui apparaît brusquement au détour d'une rue délabrée de Pompéi.
L'auteur arrive à merveille à faire planer le doute quant à la réalité de cette apparition jusqu'à la révélation finale : hallucination ? illusion ? rêverie ? ou bien plus encore ?

Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, j'ai été ensuite complètement happée par cette quête éperdue d'une femme morte depuis des millénaires et qui obsède les pensées et les rêves de notre archéologue misanthrope. Gradiva finit par exercer la même fascination sur le lecteur que sur le héros de la nouvelle...

Il est à noter que cette nouvelle inspira à Freud une étude psychanalytique intitulée le Délire et le rêve dans la "Gradiva" de Jensen; et fit également une forte impression sur les surréalistes.
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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