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(01/01/1900)
3.65/5   13 notes
Résumé :
Ce roman, daté de 1903 nous raconte comment un jeune archéologue, Norbert Hanold, absorbé entièrement par son entreprise intellectuelle, se laisse détourner de son chemin par la démarche gracieuse et atypique d’une jeune femme qu'il nomme "Gradiva" : celle qui marche.

Le drame de Norbert commence alors. Car cette délicate demoiselle n’est pas de chair et d’os. Gravée à même le marbre d’un bas-relief, cette image est à jamais arrêtée dans le temps et l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Norbert Hanold, professeur d'archéologie misanthrope, tombe violemment amoureux dans un musée de Rome de la représentation sur un bas-relief antique d'une jeune noble romaine morte il y a 2000 ans, à la démarche grâcieuse et à l'expression insouciante. de retour en Allemagne, il s'en procure un moulage qu'il accroche dans son bureau et contemple chaque jour, fasciné par le mouvement élégant du pied.
Cette obsession le conduit à inventer une vie à cette jeune fille qu'il a baptisée Gradiva, "celle qui marche" : elle vit à Pompéi, ville qu'il a jadis visitée; son père est un édile patricien chargé de l'approvisionnement en blé et de l'organisation des jeux de Cérès. Puis, il se met à supposer que la jeune fille est en fait Grecque.
Il se met alors à observer les femmes de sa ville dans l'espoir de retrouver la même démarche que Gradiva. Peu après, il fait un cauchemar pendant lequel il se retrouve à Pompéi le jour de la catastrophe de l'an 79 ; il y croise Gradiva, fidèle en tous points à la représentation sculpturale, qui marche dans la ville indifférente au cataclysme; il assiste horrifié à sa mort.
A son réveil, il en déduit que le bas-relief représente une sculpture funéraire. Au même instant, il croit apercevoir de sa fenêtre une jeune femme possédant la même démarche que Gradiva. Il décide sur un coup de tête de partir en Italie, d'abord à Rome, puis à Naples, mais une force irrésistible l'attire vers Pompéi. Un sentiment de manque ne le quitte pas.
Lors d'une visite dans les ruines de Pompéi, il se retrouve dans un état de rêve éveillé pendant lequel il aperçoit la jeune fille déambulant dans les rues délabrées de sa démarche aérienne.
Il la suit jusque dans la maison de Méléagre où il lui adresse la parole d'abord en latin, puis en grec, mais à sa grande surprise, elle s'exprime à lui en allemand. La discussion est brève mais produit sur Norbert une forte impression.
Il lui donne alors rendez-vous le lendemain à midi, "l'heure des spectres".
La nouvelle se découpe nettement en deux parties : tout d'abord, la description des journées du professeur en Allemagne, qui y mène une vie retirée, loin des mondanités, tout absorbé qu'il est dans ses travaux intellectuels; d'ailleurs, il ne recherche pas la compagnie des autres, qu'il trouve ennuyeuse et inintéressante, surtout celle des femmes ! On a l'impression que le héros ne se sent à l'aise qu'avec les morts ! Son métier s'y prête d'ailleurs... le regard ironique qu'il porte sur les vivants se confirme lors de son dernier voyage en Italie quand il doit supporter les niaiseries que se roucoulent les couples partis en lune de miel... ^^

La seconde partie se déroule en Italie où Norbert se lance sur les traces de Gradiva qui lui apparaît brusquement au détour d'une rue délabrée de Pompéi.
L'auteur arrive à merveille à faire planer le doute quant à la réalité de cette apparition jusqu'à la révélation finale : hallucination ? illusion ? rêverie ? ou bien plus encore ?

Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, j'ai été ensuite complètement happée par cette quête éperdue d'une femme morte depuis des millénaires et qui obsède les pensées et les rêves de notre archéologue misanthrope. Gradiva finit par exercer la même fascination sur le lecteur que sur le héros de la nouvelle...

Il est à noter que cette nouvelle inspira à Freud une étude psychanalytique intitulée le Délire et le rêve dans la "Gradiva" de Jensen; et fit également une forte impression sur les surréalistes.
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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Je ne vais pas ajouter grand-chose à l'excellent compte-rendu de Parthenia.
Ce court roman, à la trame épurée, est une invitation au rêve ; à la réflexion aussi, les deux ne s'excluant pas. Sa puissance d'évocation émane de la simplicité même du thème développé : il s'agit de l'élaboration dans notre passé de la figure du partenaire amoureux idéal, qui par ses qualités propres, assouvira les besoins de notre âme ; puis de la naissance de la passion amoureuse elle-même lorsqu'un être rencontré correspondra à la silhouette que nous avons dessinée, créant ainsi l'harmonie recherchée.
Mais pourquoi voir dans ce conte une signification unique ? beaucoup d'autres sont possibles. On peut aussi se contenter de lire ce récit comme une jolie histoire poétique.
J'ai refermé ce livre avec la sensation d'avoir rejoint une rivière chatoyante dont la source serait à la fois proche et lointaine.
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Belle idée que ce lien entre la femme réelle et la femme sculptée, le temps présent et l'antiquité, surtout dans le très beau cadre de Pompéi. Et pourtant, je n'ai pas du tout accroché à cette « Gradiva » de l'auteur allemand du 19ème siècle, Wilhelm Jensen.
La Gradiva veut dire « celle qui marche en avant » et c'est le surnom d'une femme morte il y a 2000 ans qui hante les rêves de Nobert Hanold, jeune et riche archéologue qui ne connaît rien de la gente féminine. Il reste attaché aux tableaux et oeuvres d'art antique. Alors la femme d'un bas-relief va le fasciner, notamment par sa démarche.
Une nuit, il rêve qu'il la voit lors de l'éruption du Vésuve qui détruisit Pompéi.
Peu après, Norbert part en voyage d'étude en Italie et il aperçoit, justement à Pompéi, une jeune femme qu'il confond avec sa statue antique. Mais, alors qu'il fait connaissance de façon assez ridicule, la belle jeune fille se trouve être, comme par hasard, sa voisine et amie d'enfance, Zoé, qu'il a oublié de regarder.
Même si l'histoire a été rendue célèbre par Freud, je trouve qu'elle est trop académique et manque vraiment de fantaisie. de plus le narrateur, qui fait face à l'impossibilité d'aimer, est insignifiant voire ridicule. Mais Freud sait peut être expliquer cela ?


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dur d'affirmer que j'y ai cru jusqu'au bout, mais il a eu le mérite de m'éveiller au rêve! paradoxe...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
... il avait poursuivi son voyage jusqu'à Pompéi pour y chercher d'éventuelles traces de la jeune femme. Et ce, au sens propre du terme; car, avec sa façon bien personnelle de marcher, Gradiva avait dû obligatoirement laisser dans la cendre les empreintes de ses orteils, distinctes de toutes les autres.
C'était donc, une fois enocre, une créature de rêve qui se déplaçait sous ses yeux dans la lumière éclatante de midi, et pourtant c'était aussi une réalité. La preuve lui en fut donnée par l'effet qu'elle produisit sur un grand lézard allongé immobile dans les chauds rayons du soleil sur la dernière pierre, près du trottoir d'en face. Le corps scintillant de l'animal, comme fait d'or et de malachite, était parfaitement visible et, devant le pied qui approchait, Norbert le vit glisser brusquement au bas de la pierre et s'enfuir sur les blanches dalles de lave de la rue.
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Ce qu'il y avait eu de surprenant pendant que Zoé parlait, c'était sa ressemblance frappante avec la Gradiva du bas-relief, non seulement dans les traits du visage, la silhouette, les yeux intelligents, chevelure aux ondulations charmantes, mais aussi dans la gracieuse démarche qu'elle lui avait donné à voir à plusieurs reprises. Robe et fichu en fin cachemire aux nombreux plis complétaient cette extraordinaire ressemblance. Il pouvait bien y avoir eu beaucoup de folie à croire qu'une femme de Pompéi ensevelie sous les cendres du Vésuve deux mille ans auparavant se retrouve par moments vivante, marche, parle, dessine et mange du pain. Mais, quand la foi rend heureux, ne fait-elle pas accepter aussi une bonne dose de mystère ?
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Pourtant, petit à petit, grâce à sa ténacité, il rassembla un certain nombre d'observations qui l'amenèrent à découvrir des différences dans les démarches. Certaines femmes progressaient lentement, d'autres allaient d'un pas vif, d'autres encore avaient une allure lourde, d'autres enfin se déplaçaient avec légèreté. Quelques-unes laissaient glisser la plante de leur pied au ras du sol; rares étaient celles qui la relevaient obliquement en un mouvement plus gracieux. Mais chez aucune il ne retrouva la démarche de Gradiva.
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