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Critique de mylena


mylena
02 septembre 2022
Comme avec le premier roman que j'avais lu de cet auteur (Généalogie du mal), j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire, essentiellement en raison des prénoms coréens qui se ressemblent beaucoup et n'impliquent pas pour le lecteur français de savoir tout de suite s'il s'agit d'un homme ou d'une femme. Il y a aussi un plan des lieux, ce qui est une très bonne idée, mais en fait il est assez illisible, et ma lecture s'est faite plus aisée à partir du moment où j'ai décidé de ne plus m'en servir ! Ce n'est pas un polar, l'essentiel des faits est connu du lecteur dès le début, mais quel thriller ! le roman commence par un prologue (le matin du 12 septembre 2004 raconté par Seo-Weon, 11 ans, fils d'un «meurtrier psychopathe»). Suit une première partie qui se passe sept ans plus tard, qui nous raconte ce qu'est devenu Seo-Weon, harcelé, rejeté par les membres de sa famille et pris en charge par Seung-Hwan. A la fin de cette courte partie l'adolescent se pose beaucoup de questions et se retrouve avec un manuscrit de Seung-Hwan. Et là le roman commence à révéler sa construction remarquable, le manuscrit relate le drame en nous le présentant de différents points de vue. C'est le coeur du roman, qui prend tout son sel quand le lecteur comprend que l'histoire est plus complexe qu'il n'y paraissait. Quand à la fin, c'est peu dire qu'il y a beaucoup d'action. Les personnages sont très fouillés psychologiquement, les motivations et les comportements de tous les acteurs du drame sont rendus crédibles. le lecteur, tout comme Seo-Weon, ne sait pas ce qui, dans le récit, concerne les faits et ce qui est romancé par Seung-Hwan, faute d'éléments concrets. Des insertions de courriers ou d'enregistrements rythment la narration et fixent quelques certitudes. Et puis il y a le décor et l'atmosphère. Les événements de 2004 se déroulent exclusivement à Seryeong (qui est le nom du village, du lac, mais aussi de la première victime Se-Ryeong), cadre austère, peu hospitalier, toujours dans les brumes, et d'autant plus lugubre que presque tous les événements se passent la nuit. Sept ans plus tard le cadre du hameau du phare, quoiqu'un peu plus accueillant, est encore plus isolé et dangereux, par contre c'est le lieu où le jeune héros va finir par sortir de sept ans de brouillard ! Bref, un roman passionnant et une romancière très talentueuse.
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