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Critique de MademoiselleBouquine


Mesdames, mesdemoiselles, messieurs.
C'est un grand moment.

J'ai enfin une comparse littéraire de prénom. C'est un événement.

Lire ce roman n'était absolument pas prévu.
L'adorer encore moins.

J'ai avalé un arc-en-ciel propose de se plonger dans le blog que Capucine tient dès sa rentrée en senior year, l'équivalent américain de la Terminale. Capucine est en effet franco-américaine et vit dans le Delaware depuis ses trois ans - où elle se fait appeler Puce afin d'éviter le massacre quotidien de son patronyme. Je connais. Je compatis. On ignore la souffrance des Capucine qui se font appeler Cappuccino ou Capoutchine, croyez-moi.

La jeune fille entreprend de décrire en français, par souci de confidentialité vis-à-vis de toutes ses connaissances anglophones, de transcrire son quotidien, ses attentes, ses craintes, et même d'exposer la culture américaine en la confrontant à la partie française d'elle-même.

Et.
C'est.
On ne peut plus réussi.

Difficile pourtant de s'imaginer livrer un roman aussi original, vrai et touchant que celui-ci avec une intrigue de base qui sonne aussi usée, aussi battue et rebattue. Et pourtant, qu'il s'agisse de la narration fraîche et juste de Capucine, du choc des cultures original et instructif proposé, des relations émouvantes et véritablement authentiques entre personnages, tout fonctionne, rien n'est caricaturé, tout est naturel. le ton évolue de façon très travaillée avec le texte, d'une voix évidemment moins mature aux derniers jours d'août à une autre bien plus consciente du monde qui l'entoure en mai. C'est aussi subtil qu'attachant...

Le tout se lit avec un plaisir non dissimulé, au fur et à mesure que l'attachement du lecteur envers Puce grandit. A travers les réflexions de la narratrice sur l'amour, l'amitié, le sens qu'elle veut donner à sa vie, on se sent empli d'un enthousiasme et d'un espoir assez incomparables, pour refermer ce feel-good book complètement réjoui, si l'on met de côté la frustration de devoir quitter cette histoire.

Les mois se succèdent dans un fort dynamisme, absolument pas avec la monotonie du temps qui s'écoule égal à lui-même, mais plutôt au rythme des troubles qui agitent Capucine et son entourage, ou bien de leurs réjouissances. Car oui, s'il y a bien quelque chose à retenir de cet arc-en-ciel, c'est sa lumière, son injonction à s'ouvrir à soi-même et aux autres, à s'accepter tel que l'on est et à profiter de chaque opportunité offerte par l'existence.

Dit comme ça, cela sonne extrêmement rébarbatif. Mais croyez-moi, c'est on ne peut plus addictif.

On pourra bien reprocher à J'ai avalé un arc-en-ciel d'avoir une fin aisée à deviner, mais si vous voulez mon avis - et je ne vois pas pourquoi vous ne le voudriez pas dans la mesure où vous êtes sur mon blog. Enfin, sauf si vous aimez vous torturer. Ce que je ne juge pas -, ce n'est pas le dénouement qui compte, mais bien la manière dont il survient, le message d'espoir qu'il apporte avec lui, le sentiment doux-amer d'accomplissement et dans le même temps d'ouverture qu'il répand autour de lui.

En bref, un roman lumineux et bouleversant, dont l'on pourrait pourtant penser qu'il ne réserve aucune surprise, mais qui s'avère d'une justesse, d'une humanité, d'un humour, en un mot d'un talent, remarquables. Quelques centaines de pages pour autant de tranches de vies, un blog passionnant et adorable pour un récit quelque peu prévisible certes, mais non moins surprenant dans sa façon d'être déroulé, et regorgeant de petites anecdotes passionnantes sur la culture américaine véritablement inédites pour nous autres Franchouillards. Jetez-vous dessus sans plus attendre.

Note attribuée : 9,5/10 : le coup de coeur n'est pas vraiment très loin. On y réfléchit.
Lien : http://mademoisellebouquine...
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