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Critique de saigneurdeguerre


Rome, 21 février 1513.

Mais pour qui sonne le glas ?
Il résonne depuis l'église San Pietro in Vincoli, sous la coupe de la famille della Rovere, la famille du pape… le pape soldat, le pape mécène, le pape sacré, le pape terrible n'est plus ! Jules II est mort ! Sous une pluie battante, la population se lamente et prie pendant que dix gardes suisses, Raphaël et Michel-Ange portent le cercueil de celui qui fut leur amant.

Pendant ce temps, Machiavel se rue chez Madame Imperia, le bordel qu'il fréquente assidûment… Et qui est fermé pour cause de deuil obligatoire après la mort d'un pape ! Mais cette fois-ci, Machiavel ne vient pas pour forniquer. Il apporte avec lui un véritable trésor qu'il dépose aux pieds de la tenancière, de son vrai nom Marietta Corsini… pour la demander en mariage ! Oui ! Oui ! Notre vieux Machiavel est amoureux de l'opulente Madame Imperia. Il prétend être le dernier à avoir vu vivant sa Sainteté le pape et avoir reçu de lui ce trésor. le trésor et l'annonce toute guillerette faite par Jules II que Machiavel serait le dernier à le voir vivant. le pape lui demande de revenir le lendemain aux premières lueurs de l'aube avec un groupe de cardinaux pour constater son décès…

Critique :

Je n'ai rien contre les uchronies. J'en raffole ! du moins lorsque c'est clairement précisé ! Tout au long de cette série, un lecteur non averti pourrait prendre pour argent comptant les délires, notamment homosexuels, de Jodorowsky et s'imaginer que l'histoire est en partie vraie… le moins qu'on puisse dire, c'est que l'auteur tord le cou à l'histoire et la viole à n'en plus finir. Peut-être devrais-je accepter de passer outre et lire ce récit pour ce qu'il est… une histoire imaginaire ? Bien ! Mais là aussi, l'histoire ne tient pas la route, sans que je ne puisse l'étaler ici pour ne pas révéler l'intrigue machiavélique du pape.

Sachez que Marietta Corsini fut bien l'épouse de Machiavel dès 1501 et que rien n'indique qu'elle ait eu la moindre activité de mère maquerelle… Machiavel n'a rencontré le pape Jules II qu'en 1506 et il ne fut jamais à son service, mais bien au service de la république de Florence. Jodorowsky le présente comme un petit pantin aux ordres du pape alors qu'il fut un des hommes les plus intelligents de son époque avec une intuition politique rarement égalée.

Theo est un dessinateur avec une rare puissance de trait, tant pour ce qui est d'affirmer les émotions que pour exprimer le mouvement. Il a ce sens du détail qui fait toute la différence. Il reste un de mes dessinateurs préférés.

La mise en couleur de Luca Merli rompt quelque peu avec celles des coloristes des trois albums précédents. On peut regretter que ce ne soit pas la même équipe tout au long de la série. D'aucun n'apprécieront pas le travail de Merli car ses couleurs diffèrent sensiblement de ce que l'on a pu découvrir dans les oeuvres qui l'ont précédé, mais pour ma part, moi qui ai lu les quatre albums d'affilée la même semaine, je n'ai pas été choqué.

La série se termine sur un coup de théâtre qui fera crier au génie les admirateurs sans bornes de Jodorowsky. Pour ma part, je trouve l'histoire tirée par les cheveux, mais vous n'êtes pas obligés de me croire car je suis chauve !
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