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Critique de Variation6


Laurent Joffrin a affirmé, dans différents entretiens que j'ai pu voir à la télévision ou sur internet, que son dernier livre, "Le roman de la France", était une histoire de France "du point de vue de la gauche". Or, ce n'est pas ce que j'ai ressenti en lisant cet ouvrage, en tous cas pas de la manière aussi tranchée qu'il laissait supposer. Parfois certains jugements prêtent à sourire, mais le plus souvent l'analyse qu'il fait des événements m'a semblé au contraire équilibrée. Il dénonce le colonialisme mais refuse l'idéologie de l'extrême-gauche indigéniste, il parle des peuples multiples de la France mais insiste sur ses origines chrétiennes (mais pas seulement); en aucun cas il ne cherche à déconstruire des mythes: il ne fait que nuancer, au regard de l'histoire étudiée scientifiquement. D'ailleurs, figure à la fin du livre une importante bibliographie de presque 8 pages, démontrant ainsi qu'il ne se prend pas pour un historien mais s'est modestement appuyé sur les travaux déjà effectués, tout en apportant un regard personnel. Pour chaque personnage, il ne détruit pas son aura mais montre systématiquement d'une part sa part d'ombre (s'il y en a une) et d'autre part les bienfaits qu'il a apporté à la France.
On sent ainsi un vrai patriotisme et un grand amour de la France de la part de Joffrin.

Soyons clair: le journal de Joffrin, Libération, est un bréviaire de gauchisme parisiano-bobo insupportable. En outre, dans les médias il se montre vraiment sous son jour le plus gauchiste, manifestement dans le déni des problèmes que traverse la France (quoiqu'il ait progressé dernièrement sur ce thème).
Et là, surprise ! Je découvre un excellent écrivain qui sait raconter une histoire. le livre est passionnant, difficile à lacher, on avale les pages de ce pavé de 470 pages sans se lasser. La structure du livre est très claire, on s'y retrouve donc facilement. Chaque chapitre est précédé d'un synopsis d'une vingtaine de lignes sur la période traitée (par exemple "De 1380 à 1430") puis le chapitre se déroule sur une vingtaine ou une trentaine de pages, et enfin une analyse personnelle d'environ une page conclut le chapitre, le plus souvent en référence à l'actualité contemporaine ou à la culture populaire (on n'échappe ni à Astérix ni à Eric Zemmour ...) Ses avis restent discrets et sont souvent humoristiques; parfois ils poussent aussi à la réflexion.
Certains passages sont rédigés comme un roman, mais l'ensemble ne se lit certainement pas comme un roman, comme le prétend L. Joffrin dans les médias.
La structure de l'ouvrage fait que l'on peut prévoir de s'y référer à nouveau à l'avenir car il est facile à consulter, les chapitres sont bien découpés par sujet et la table des matières très détaillée.

Ce livre aura été une surprise: je ne m'attendais pas à une telle qualité. Je lui donne la note maximum car je n'ai rien à lui reprocher. J'attends avec impatience le second tome.

J'en profite pour signaler la qualité de l'objet livre. Je ne connaissais pas les éditions Tallandier mais la qualité du papier, doux au toucher, la beauté de la typographie et l'absence de faute d'orthographe (rare !) agrémente la lecture.

Si vous cherchez une Histoire de France moderne, facile et agréable à lire, exhaustive ("De Vercingétorix à Mirabeau" en 28 chapitres) , n'hésitez pas un seul instant et jetez vous sur "Le roman de la France": vous ne le regretterez pas.
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