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Critique de Soleney


Mesdames, Messieurs, place au chef-d'oeuvre, ceci est un incontournable de la fantasy française ! J'ai été emportée par la plume de l'auteur dès que j'ai ouvert les premières pages de ce livre ! L'univers est riche, les rebondissements sont palpitants, les personnages sont travaillés... Tous les ingrédients sont réunis pour faire un très bon roman de fantasy !

On commence l'histoire avec Kroll, un jeune cromlek qui vit dans un village humain et souffre de sa différence. Un événement dramatique le concernant s'est déroulé il y a quelques années, mais on ne sait pas tout de suite ce qui s'est passé. Kroll en est d'autant plus rejeté par les villageois (j'étais révoltée d'un traitement qu'il subit au début du livre. J'avais envie de frapper les petits cons qui... Bref).
Mais son destin n'est visiblement pas de finir paysan au fin fond de la campagne profonde de... de quel pays, au fait ? La suite des événements le force à quitter tout ce qu'il connaît pour rejoindre la Cité Noire (équivalent de Paris pour la France provençale) où il devra tout d'abord se battre pour survivre, puis pour se faire respecter, et enfin pour déjouer les intrigues politiques auxquelles il sera mêlé malgré lui. Dit comme ça, ça paraît très classique comme schéma de narration, mais je vous assure qu'il n'en est rien ! Mais je n'en dit pas plus pour ne pas gâcher l'histoire.

L'auteur possède un réel talent pour distiller le suspens. À la fin de certains chapitres, j'étais accrochée au bouquin (on s'est tous dit une fois dans notre vie : « Alleer, juste un dernier chapitre... »). Sa plume nous emmène à la suite de plusieurs personnages : Kroll, Ao, sa soeur adoptive, Percheron, le comédien farfelu, et parfois les grands dirigeants de la Cité Noire pour faire avancer l'histoire. Et vous savez tous ce que ça fait quand on arrive à un moment-clé de l'histoire et que BAM, on change de protagoniste. Quelle torture...

D'ailleurs, les personnages sont juste géniaux ! J'ai adoré Percheron, son humour décalé, sa malchance (c'est affreux tout ce qui lui arrive, quand on y pense, et pourtant c'est tellement drôle !). Il est un peu en marge de l'ambiance sombre, voire morbide du livre, et tant mieux parce que ça donne une bouffée d'air frais. Mais ce n'est pas quelqu'un de superficiel, loin de là. C'est même impossible de dire cela en connaissant son passé. C'est mon chouchou !
Kroll, lui, n'est pas un guerrier invincible au grand coeur, un incompris qu'on rejette à cause des préjugés sur sa race. Non, mesdemoiselles. Ce n'est pas un deuxième Drizzt (devenu un stéréotype un peu chiant tellement il n'a aucun défaut). Kroll est complexe, un peu naïf (en même temps, je crois qu'il a entre seize et dix-huit ans), et a une part d'obscurité en lui. Il se retrouve avec des pouvoirs étonnants qu'il a du mal à cerner et dont il ne sait pas trop quoi faire. Ça change de tous ces héros surhumains auxquels on peine à s'identifier.
Ao est torturée par son handicap, et ça la rend amère, égoïste et rancunière. Mais elle n'a pas un mauvais fond et on s'attache à elle. Il y a beaucoup de mystères autour d'elle, et on en saura plus dans le deuxième tome. Plus j'en apprends sur cette jeune fille, plus je la trouve fascinante !

L'auteur a dû se tordre les méninges pour créer ses personnages, imaginer leurs liens, leur personnalités, leurs réactions... C'est du beau travail ! Tout comme on sent qu'il s'est aussi cassé le cul à créer l'univers dans lequel ils évoluent. Les lois qui le régissent sont complexes (j'ai apprécié le principe de la lunardente et ses conséquences) les intrigues politiques sont tordues, le bestiaire est intéressant... Les races créées manquent d'originalité (les manawas ressemblent aux elfes et les cromleks aux orcs), mais ce n'est pas plus mal, ça permet de ne pas trop se perdre.
D'une manière générale, il reste encore beaucoup de questions en suspens à la fin de ce tome. Heureusement, une partie des réponses arrive avec le deuxième, et il me tarde de lire la suite pour comprendre encore mieux.

Quant au travail de l'illustrateur... Rien à redire ! La couverture est absolument magnifique et retranscrit très bien l'atmosphère du bouquin. Un bleu froid, un flou brumeux, un personnage mystérieux qui nous tourne le dos, les deux lunes sur le point de se superposer... Franchement, je trouve qu'elle fait rêver !

La seule chose que je peux regretter dans ce livre (et qui lui fait perdre une étoile), ce sont les quelques longueurs qui ponctuent la lecture. Les descriptions sont bien écrites et donc intéressantes, mais un lecteur moins chevronné que moi aurait plus de mal. Parfois aussi j'avais du mal à me représenter ce que décrivait dire l'auteur et je devais relire pour visualiser. Un peu dommage.
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