Le raisonnement, la cogitation et le recours à ses propres « facultés » ne sont d’aucune utilité dans l’acheminement de soi vers la connaissance et l’amour qui font l’objet de son enseignement.
Non seulement ils ne servent à rien, mais ils constituent de véritables obstacles.
Aussi l’aspirant contemplatif devra-t-il renoncer à ceux-ci.
De fait, comme l’affirme Richard de Saint-Victor, lorsque naît la contemplation, la raison meurt.
La prière mystique surplombe toute activité naturelle issue des facultés humaines de l’homme.
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L’introversion des mystiques est davantage métaphysique que psychologique (…) et il nous faut bien admettre qu’il existe un risque réel pour que la contemplation silencieuse et passive ne tourne à l’exercice d’autocomplaisance narcissique. (Thomas Merton)
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Il est impossible d’appréhender la notion « d’inconnaissance » tant que l’on s’accroche à l’idée d’un Dieu conçu comme un objet déterminé, c’est-à-dire « défini », « limité », ou encore « fini ».
Toute expérience de Dieu, en tant que doté d’une forme ou idée finie accessible à notre entendement, est l’expérience non de Dieu mais uniquement d’un quelque chose qui lui ressemble vaguement de façon analogique.
Il n’y a absolument rien dans l’existence qui ressemble à Dieu tel qu’il est en lui-même. (Thomas Merton)
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Il existe une intuition métaphysique naturelle de l’être, y compris de l’Être absolu, ou encore du fonds métaphysique de l’être.
Sans coup férir, on retrouve cette intuition dans toutes les grandes religions planétaires et dans certains systèmes philosophiques.
Aristote la considérait comme étant le plus haut degré d’accomplissement qu’il soit donné à l’homme d’atteindre, en même temps que la source du vrai bonheur.
La parenté entre cette intuition métaphysique et le Satori du Zen n’est pas difficile à établir. (Thomas Merton)
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