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Critique de ange77


« Dans le pays d'Ingary, où des choses étonnantes comme les bottes de sept lieues et les capes d'invisibilité existent bel et bien, c'est une véritable calamité que d'être l'aîné de trois enfants ; chacun sait que vous serez le premier à échouer, si d'aventure vous décidiez d'aller chercher fortune. »


Pour moi qui avais littéralement a-do-ré "Le château ambulant" de Hayao Miyazaki, qu'on ne présente plus, découvrir (il y a peu, j'avoue ^^) que c'était en réalité une adaptation librement inspirée d'un roman jeunesse, a été une véritable bonne surprise.

Je remercie Mladoria, pour sa jolie critique, qui m'en a donc appris l'existence - au hasard de mes pérégrinations babelioniennes -, ainsi que pour son partage, qui m'a permis de me (re)plonger rapidement dans cette aventure si distrayante.


« le plus effrayant, c'était que le château ne restait pas en place. Tantôt il faisait une grande tache noire sur les coteaux du nord-est, tantôt il se dressait à l'est au-dessus des rochers, ou encore venait se poser dans la bruyère au pied des collines, à quelques pas de la dernière ferme au nord. On le voyait parfois se déplacer, exhalant par ses tourelles des panaches de fumée gris sale. »


Si le récit du château de Hurle (Howl's Moving Castle, 1986) est sensiblement différent, par bien des points, de l'histoire condensée qu'en a tirée Miyazaki en 2004, qui lui s'est d'avantage concentré sur l'amour naissant entre Sophie et Hurle (Hauru dans le film), on y retrouve quand même les principaux héros et le synopsis de base reste fondamentalement assez fidèle dans l'ensemble, malgré maintes petites discordances (cela peut sembler paradoxal dit comme ça, j'en suis bien consciente, c'est néanmoins l'impression qui m'en ait restée).

Le conte que nous narre ici Diana Wynne Jones (Londres, 1934 - Bristol, 2011) est juste plus étoffé, foisonnant d'intéressantes divergences et de "scènes inédites" ; les personnages (connus de par l'adaptation cinématographique) y sont approfondis dans les moindres détails ; de nombreux autres protagonistes viennent s'ajouter à la ronde magique ; les dialogues et la dynamique paraissent de fait plus riches ; les évènements, multiples - qui passent pour plus abracadabrants encore car excellemment décrits, de façon plus longue et complexe -, et tout cela tend finalement à nous en apprendre tant et plus sur tout ce petit monde pétillant et passionnant, issu d'une exceptionnelle imagination.




Je me dois d'avouer également que j'ai préféré voir le film avant de lire le bouquin, je pense en effet que l'inverse m'aurait probablement un peu "déçue" - moins vis-à-vis du talent indéniable du réalisateur japonais (cela va de soi et je ne me permettrai pas) que par le vide, le manque de certains éléments, de coquecigrues inhérentes à cet univers originel si particulier, qui s'avèrent aujourd'hui, après lecture et toujours à mon humble avis, indispensables à l'histoire.
Nombres d'infimes actions, liées de manière intrinsèque à la fable de base, n'auraient de toute façon pas eues leur place dans le récit ainsi revisité (de plus, ça aurait considérablement augmenté la taille du film! Hayao Miyazaki a certainement eu le nez fin en restreignant le scénario sur l'exclusivité du duo principal ; la carence quant au reste du texte initial m'étant, encore une fois, toute personnelle).
Ce livre a donc été pour moi un vrai plus, une prime, un extra plus qu'ordinaire ; bref, le bonus époustouflant d'un récit déjà merveilleux à mes yeux.


« – Mon impression, dit le roi, est que ce magicien est un coquin insaisissable et sans scrupules qui a du bagou et beaucoup d'astuce. Vous êtes d'accord ?
– Ah ! Vous l'avez parfaitement défini ! s'écria Sophie de bon coeur. »


L'écriture et le style de l'auteure britannique m'ont très vite bottées. Et c'est comme chaussée, à mon tour, des fameuses bottes de sept lieues que j'ai parcouru de long en large le royaume d'Ingary grâce à elles, captivée et subjuguée par une plume vive, capable de dépeindre de magnifiques et superbes tableaux imaginaires aussi bien que des passages à l'action autrement plus frénétique, emprunt d'un insoutenable suspense, d'un infini comique ou d'une tendre complicité.




Cet ouvrage destiné initialement à un jeune public saura, j'en suis convaincue, faire rêver et voyager qui, a su gardé son âme d'enfant ; qui, raffole de contes magiques et féeriques ; qui, a envie de légèreté et de fraîcheur, ou tout simplement ; qui, aime la fantasy.

« Je n'ai jamais compris pourquoi les gens accordent tant d'importance au naturel. »


5 étoiles, filantes bien entendu =)


Si "Le château de Hurle" n'est pas un coup de coeur malgré tout le bien que j'en pense, c'est presque le cas - le vrai choc du palpitant restant loyal à ma toute première découverte, dont je préconise le visionnage au moins tout autant que je ne conseille la lecture du roman.

« Il arrivait des choses intéressantes dans la vie de tous les jours, mais toujours à d'autres qu'elle. »
... rien n'est moins sûr : à vous d'en juger maintenant !
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