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Critique de encoredunoir
On avait pour notre part découvert Cynan Jones avec son précédent roman traduit en France aux éditions Joëlle Losfeld, À coups de pelle, livre introspectif traversé d'éclairs de violence. Vers la baie pousse l'introspection plus loin encore et recherche de toute évidence une épure qui n'exclut cependant pas une forme de lyrisme.
Parti seul sur son kayak afin de disperser les cendres de son père, avec qui il avait l'habitude d'aller pêcher dans une baie isolée, un homme fait naufrage. Pour s'être éloigné trop au large, pour n'avoir pas anticipé l'orage qui s'abat, le voilà à la dérive après avoir été foudroyé. Gravement blessé, frappé d'amnésie, il doit se débattre avec les éléments, les brûlures du soleil, la faim, la soif, les courants, mais aussi avec un esprit dans lequel se mêlent de vieux souvenirs, quelques réminiscences de sa vie qu'il tente de reconstituer, et la nécessité d'analyser une situation immédiate qui semble désespérée.
À quoi s'accrocher ? À des lambeaux de mémoire qui, peu à peu, viennent lui rappeler celle qui l'attend sur le rivage ? À la seule volonté de survivre ?
L'espace d'un court roman rythmé par les tout aussi courts paragraphes, Cynan Jones nous entraîne dans cette dérive, dans cet état intermédiaire entre la conscience et l'abandon dans lequel les pensées qui s'insinuent, les craintes pour soi, pour la femme qui attend, peuvent autant donner la force de lutter que l'envie de s'abandonner. « Ne pense pas à l'eau, pense seulement à la surface ».
Roman singulier dont l'apparent dépouillement révèle en fin de compte une grande richesse, Vers la baie est un livre dans le flux duquel on se laisse entraîner presqu'à son corps défendant. Pour peu que l'on finisse par accepter de s'y laisse dériver aussi, on ne le regrette pas.
Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Parti seul sur son kayak afin de disperser les cendres de son père, avec qui il avait l'habitude d'aller pêcher dans une baie isolée, un homme fait naufrage. Pour s'être éloigné trop au large, pour n'avoir pas anticipé l'orage qui s'abat, le voilà à la dérive après avoir été foudroyé. Gravement blessé, frappé d'amnésie, il doit se débattre avec les éléments, les brûlures du soleil, la faim, la soif, les courants, mais aussi avec un esprit dans lequel se mêlent de vieux souvenirs, quelques réminiscences de sa vie qu'il tente de reconstituer, et la nécessité d'analyser une situation immédiate qui semble désespérée.
À quoi s'accrocher ? À des lambeaux de mémoire qui, peu à peu, viennent lui rappeler celle qui l'attend sur le rivage ? À la seule volonté de survivre ?
L'espace d'un court roman rythmé par les tout aussi courts paragraphes, Cynan Jones nous entraîne dans cette dérive, dans cet état intermédiaire entre la conscience et l'abandon dans lequel les pensées qui s'insinuent, les craintes pour soi, pour la femme qui attend, peuvent autant donner la force de lutter que l'envie de s'abandonner. « Ne pense pas à l'eau, pense seulement à la surface ».
Roman singulier dont l'apparent dépouillement révèle en fin de compte une grande richesse, Vers la baie est un livre dans le flux duquel on se laisse entraîner presqu'à son corps défendant. Pour peu que l'on finisse par accepter de s'y laisse dériver aussi, on ne le regrette pas.
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