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Critique de Calimero29


Finlande. Sept soeurs de 12 à 20 ans, se retrouvent livrées à elles-mêmes après la mort de leur père vénéré, célèbre chasseur d'ours et de leur mère détestée, méprisée. Au lieu de se diriger vers la ville et la société, élevées dans la méfiance et la haine des administrations, du gouvernement, de l'école, elles décident de quitter la ferme familiale qui tombe en ruine et de s'enfoncer loin dans la forêt primitive, à 150km de la plus proche ville, sous la direction de leur soeur aînée. Mais leur projet de vivre en autarcie, totalement indépendantes, sans électricité, sans eau, en se nourrissant sur la nature se heurte à la réalité d'un hiver particulièrement rigoureux qui va conduire à la séparation du clan qui jusque-là était resté soudé sous la poigne violente de la soeur aînée. Chacune prend alors un chemin différent.
Ce qui m'a frappée dans ce roman, au-delà de la violence omniprésente, que ce soit celle de l'extérieur (viol, bagarres,...) ou de l'intérieur, encore plus sauvage, entre les soeurs, c'est l'absence total d'amour maternel, paternel, entre homme et femme, entre soeurs. Celles-ci n'ont pas eu d'enfance, élevées à la dure; elles boivent comme des trous et fument cigarettes sur cigarettes ou mégots sur mégots.
Très prégnantes également, les sensations olfactives provenant de la nature (humus, écorce, boue...) mais aussi des corps négligés (sueur, saleté, aisselles, pieds, sexe...) et les sensations auditives (pets, rots, grognements, ronflements...).
Ce roman est un récit féroce, cruel, très cru que j'ai lu tel un entomologiste qui observe une espèce inconnue, sans affect, sans empathie car il m'a paru assez invraisemblable, proche du conte comme il en existe tant en Finlande. Il offre une vision cauchemardesque de la famille où règne la loi du plus ou de la plus forte, où les plus faibles sont les têtes de turc des plus fortes, où les coups tiennent lieu de lien familial, où la liberté devra se gagner de haute lutte contre ses propres soeurs, en faisant éclater la cellule qu'elles formaient toutes les sept.
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