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Anna Gibson (Traducteur)
EAN : 9791032928493
445 pages
L'Observatoire (03/01/2024)
4.16/5   87 notes
Résumé :
Elles sont sept, sept soeurs aux airs de sauvageonnes. Armées de leurs longues chevelures rousses, de leurs muscles saillants, leurs gestes brusques et joyeuses grossièretés, elles viennent vendre leurs peaux de bêtes au marché. Elles dansent aussi, ivres et flamboyantes, au milieu des hommes qui les sifflent. A part ça, personne ne sait vraiment qui elles sont. Ce sont les filles du chasseur d'ours.
On raconte qu'elles passent leurs journées à braconner et à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Sept soeurs, des sauvageonnes incapables de fonctionner en société, les filles du chasseur d'ours tué par un plantigrade. Maintenant que la mère est morte elle aussi, l'heure des comptes a sonné. A présent leur survie dépend d'elles et elles seules. Elles décident de se casser dans la forêt, dans une cabane de chasse, loin du reste de l'humanité, selon l'enseignement reçu de leur père.

Dans les forêts profondes de Finlande, nous partageons le quotidien de ce clan de sept filles, semblables à une meute, violentes, grossières, bêtes parmi les bêtes. Un quotidien fait de labeur et de combats. Une lutte pour la survie mais aussi lutte de pouvoir, les plus forts ont recours à la violence contre les plus faibles, et ces dernières cherchent à s'éloigner, vers la monde où brille la lumière de l'église, de l'école et de la bibliothèque. Un conte féroce, sensuel, extravagant et cru. Un livre assez dérangeant.

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Elles sont 7 et forment un clan , celui des filles Leskinen. Chevelures rousses, sauvages, éprises de liberté, les filles du célèbre chasseur d'ours vivent en forêt, totalement isolées du reste du monde. Respectant les règles de leur père, elles se suffisent à elles-mêmes et refusent toute aide extérieure. Mais c'était sans compter sur un hiver très rude et des tensions de plus en plus fortes…

Les filles du chasseur d'ours est le premier roman de Anneli Jordahl et c'est une véritable réussite. Sur plus de 440 pages, l'auteur nous emporte avec ses guerrières aux mains nues, en plein coeur d'une nature sauvage. On s'enivre à leurs côtés, on souffre de la faim, du froid, on courbe l'échine sous les coups et on ne voit en l'homme qu'une brute impitoyable.

L'histoire des soeurs Leskinen court sur plusieurs années. Elles perdent leur père vénéré, puis leur mère violente et grossière. Elles quittent la ferme familiale qui tombe en ruines pour vivre dans leur cabane de chasse, à plus de 150km de la première âme.

Leur père a toujours parlé du monde extérieur comme un endroit nocif, toxique, qu'il faut fuir à tout prix. Les filles doivent rejeter toute forme de faiblesse, ignorer les fragilités de chacune et toujours s'endurcir. le clan doit rester souder mais en refusant les failles, la fatigue ou le découragement.

Mais doucement, insidieusement, les doutes s'installent. Et cette liberté tant recherchée se transforme en captivité. Les dissensions apparaissent, les soeurs n'ont plus les mêmes rêves, les mêmes désirs d'avenir… Les plus fortes font tomber les coups, mais ce n'est plus suffisant. La peur ne réunit plus… et la bière brune non plus…

Les filles du chasseur d'ours sont attachantes et on les quitte à regrets. Parce que leur histoire virevolte dans le souffle du vent et s'enracine aux pieds des grands pins, elles se pensent plus féroces et sauvages que la nature. Privé de la chaleur et de la confiance en l'être humain, le clan des 7 va s'effacer fatalement… Les grands espaces ne suffisent plus à leur survie… Mais la légende des soeurs Leskinen vient de commencer…

« Nous vivons de notre force et de notre rage »
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Avec une audace un peu crue, Anneli Jordahl parvient à concilier l'engouement pour le nature writing et l'attirance pour les" manuels de survie à l'usage des jeunes filles" en emportant ses lecteurs dans les forêts primitives de Finlande et en multipliant par sept le nombre de ses guerrières.

Car les soeurs Leskinen ne sont pas de fragiles créatures à la recherche d'un protecteur mais des sauvageonnes qui ne viennent en ville que pour vendre des peaux et des champignons à la foire.
" Que savait-on au sujet des soeurs ? Les réponses se contredisaient. Des inadaptées, de pauvres filles incapables de fonctionner en société, affirmaient la plupart. Pensez donc, elles ont grandi sans télévision, sans ordinateur ni téléphone portable. Ca fait dix ans qu'elles n'ont même plus de téléphone fixe. Elles ne sont pas allées à l'école. Elles savent sans doute à peine lire. "

Si la narratrice est fascinée par ces sept filles à la chevelure rousse, elle n'est pas seule dans ce cas. Déjà parce que leur père était un chasseur d'ours légendaire. Ensuite parce qu'elles ont grandi en meute loin du monde. Et aussi parce qu'il semble émaner d'elles un "eco-erotisme", à la manière d'une écosexualite qui prône la recherche du plaisir dans les contacts avec la nature. Elles n'hésitent d' ailleurs pas à provoquer leurs clients par des danses obscènes pour vendre leurs queues de renards.
" Ce qui les distinguait, c'était l'odeur. Une odeur acre et tenace de sève de pin, de sueur et de sexe pas lavé. "

Si Anneli Jordahl ne nomme pas cette sexualité, elle se diffuse cependant tout au long du roman. de nombreuses scènes évoquent la nudité et le plaisir éprouvé lors des baignades en eaux glacées, les saunas, les bains de boue et la masturbation compulsive de Tiina, l'une des soeurs lors de ces sorties dans la forêt. de même, l'autrice ne rend pas ses héroïnes dépendantes des hommes pour obtenir du plaisir et, au contraire, les relations charnelles ont des conséquences négatives, comme la fausse couche ou la perte de l'argent familial.

Le roman propose une immersion olfactive surprenante. On perçoit bien sûr les odeurs de la forêt, autre héroïne du livre, avec ses parfums de mousse, d'écorce, de fougères, de lacs et de ruisseaux. Mais aussi un vaste nuancier d'odeurs corporelles : sueur, pets, rots et sexes féminins qui trouvent leurs équivalents dans le langage grossier employé par les soeurs.

Aussi violentes dans leurs comportements que dans leur vocabulaire, les soeurs sont d'abord envisagées comme une entité avant d'acquérir progressivement une identité personnelle. A mesure que les plus jeunes se détachent de l'emprise du père, elles vont développer une sensibilité particulière que l'on ne pouvait soupçonner lorsqu'elles étaient présentées en meute.
Chacune d'entre elles va développer sa singularité et devenir attachante, même si l'issue pour certaines sera plus tragique.

Ce récit de survie en milieu hostile pour jeunes amazones finlandaises a des accents féministes qui relèvent du conte avec cette mythologie des sept soeurs, commune à plusieurs cultures.
Il n'empêche que l'écriture de l'autrice est résolument moderne et que son propos s'adresse aux jeunes femmes d'aujourd'hui soucieuses d'échapper aux stéréotypes et de trouver leur propre voie vers l'émancipation.

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Finlande. Sept soeurs de 12 à 20 ans, se retrouvent livrées à elles-mêmes après la mort de leur père vénéré, célèbre chasseur d'ours et de leur mère détestée, méprisée. Au lieu de se diriger vers la ville et la société, élevées dans la méfiance et la haine des administrations, du gouvernement, de l'école, elles décident de quitter la ferme familiale qui tombe en ruine et de s'enfoncer loin dans la forêt primitive, à 150km de la plus proche ville, sous la direction de leur soeur aînée. Mais leur projet de vivre en autarcie, totalement indépendantes, sans électricité, sans eau, en se nourrissant sur la nature se heurte à la réalité d'un hiver particulièrement rigoureux qui va conduire à la séparation du clan qui jusque-là était resté soudé sous la poigne violente de la soeur aînée. Chacune prend alors un chemin différent.
Ce qui m'a frappée dans ce roman, au-delà de la violence omniprésente, que ce soit celle de l'extérieur (viol, bagarres,...) ou de l'intérieur, encore plus sauvage, entre les soeurs, c'est l'absence total d'amour maternel, paternel, entre homme et femme, entre soeurs. Celles-ci n'ont pas eu d'enfance, élevées à la dure; elles boivent comme des trous et fument cigarettes sur cigarettes ou mégots sur mégots.
Très prégnantes également, les sensations olfactives provenant de la nature (humus, écorce, boue...) mais aussi des corps négligés (sueur, saleté, aisselles, pieds, sexe...) et les sensations auditives (pets, rots, grognements, ronflements...).
Ce roman est un récit féroce, cruel, très cru que j'ai lu tel un entomologiste qui observe une espèce inconnue, sans affect, sans empathie car il m'a paru assez invraisemblable, proche du conte comme il en existe tant en Finlande. Il offre une vision cauchemardesque de la famille où règne la loi du plus ou de la plus forte, où les plus faibles sont les têtes de turc des plus fortes, où les coups tiennent lieu de lien familial, où la liberté devra se gagner de haute lutte contre ses propres soeurs, en faisant éclater la cellule qu'elles formaient toutes les sept.
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Sept jeunes soeurs sont amenées à se débrouiller seules, suite aux décès de leur père adulé, le légendaire chasseur d'ours capable de tuer un ours à mains nues, et de leur mère méprisée et rejetée. Les filles, éprises de liberté, et élevées dans la méfiance de la ville et de ses administrations, aspirent à rester dans la nature, en autarcie, le plus loin possible de la civilisation, complètement coupées du monde extérieur.
Sauvageonnes, sûres d'elles, délurées, elles sont sûres de leur projet et de leur choix.
Mais le milieu hostile et les conditions difficiles dans lesquels elles évoluent révèlent les personnalités, les faiblesses, les disparités, et dévoilent les rapports de force qui régissent le groupe.

Avec ce nature writing, prenant place au fin fond de la forêt finlandaise, ne vous attendez pas à une histoire bucolique. Ici, c'est la violence des éléments climatiques, des conditions de vie, des actes, des relations entre les soeurs, qui est prégnante. Un récit brut, un peu comme ces filles sans foi ni loi, qui documente et analyse avec distance leur vie recluse.
Cette distance, volontaire, est expliquée à la fin du roman, mais le manque d'empathie avec lequel est abordé l'histoire peut déranger, ce qui a été mon cas. Un autre choix volontaire de l'auteur est de rendre ces jeunes filles quasi indissociables les unes des autres, tant qu'elles forment cette meute de loups solidaires, jusqu'à ce que chacune prenne son chemin et que nous puissions les identifier. Cette distance apportée ici m'a empêchée de m'attacher à ces jeunes filles.
Cette double distance m'a laissée en position d'observatrice. Cumulée à une impression de déjà vu, il m'a manqué ce petit plus d'émotion pour vraiment apprécier ma lecture.

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critiques presse (1)
LesEchos
28 mars 2024
Avec « Les Filles du chasseur d'ours », la romancière suédoise Anneli Jordahl signe un conte féministe diablement cruel, drôle et envoûtant.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Si l’on veut apprendre une vérité fondamentale concernant quelqu’un, l’enfance est décisive. Comment peut-on prétendre connaître un être sans avoir une idée de ce que furent ses parents, leurs origines et la position sociale de leur lignée ? 
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Mais moi, qui ai rencontré l’une d’elles dans l’espoir d’établir un contact avec le clan, je constate l’évidence : on ne manque pas nécessairement d’intelligence sous prétexte qu’on n’est pas allé à l’école.  
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 Les paroles du père résonnaient dans la tête de Johanna. Ne vous fiez jamais au grand jamais aux deux P, je parle du Pasteur et de la Police. 
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