Paul Jorion est anthropologue et sociologue, a enseigné dans différentes universités en Europe et aux Etats-Unis, et a publié de nombreux essais (que je n'ai pas lus) sur l'économie, la finance et l'intelligence artificielle.
Le voici qui s'essaie au roman, ou plutôt à l'autofiction, puisqu'il entreprend de nous raconter ses vacances, en 2003, dans une bourgade de pêcheurs de la côte californienne, Morro Bay, donc. Des vacances imprévues, qu'il passe seul, dans un lieu choisi presque au hasard (le seul point marquant de l'endroit étant qu'une nageuse s'y est récemment fait déchiqueter par un requin). Alors il décide de donner un but à ces vacances en devenant un "héros de roman" et de transcender, par la grâce de la narration littéraire, un séjour qui s'annonce banal en un événement mémorable et digne de publication.
Bon alors, comment dire... Bof. J'ai trouvé le héros un peu pâlot (même pas un coup de soleil), et toute son histoire ne m'a pas réellement convaincue. Comme il ne se passe effectivement rien pendant ces 4-5 jours, l'auteur fait tout un plat de ses visites à la crêperie picarde et au bar locaux, et tout est prétexte à digression. Il passe donc plus de temps à nous raconter ses conversations de comptoir avec ses amis à San Francisco, à nous parler de sa dentiste dont il se figure qu'elle le désire, à évoquer les femmes de sa vie et ses enfants (ne me demandez pas combien de chaque, je n'ai pas réussi à suivre) et à parsemer le tout de références à la musique et au cinéma.
Soit c'est un portrait en creux de la vacuité de l'existence, soit c'est juste vide d'intérêt, soit je n'ai rien compris. En tout cas j'ai trouvé ce texte très décousu, le seul fil rouge étant que le narrateur s'interroge constamment sur sa capacité à séduire chaque femme qu'il rencontre. Il y a certes de l'humour et pas mal d'autodérision, mais je suis largement passée à côté.
En partenariat avec les Editions Fayard via Netgalley.
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