poésie simple et forte, dont on ne sait à quoi elle tient, à une adéquation des mots et de la dérive lasse dans la mélancolie des ports, l'odeur vivante de la mer, la vie en suspens. Et les hommes, les femmes, qui sont là, pris dedans, comme dans les livres ou les chansons. Qui vivent, sentent.
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il oublie tout de l'odeur
des belles digitales
en déshabillés roses
& du bruit d'une voiture
qui meurt au ralentis
dans les ajoncs
il oublie tout de l'odeur
des belles digitales
en déshabillés roses
& du bruit d'une voiture
qui meurt au ralentis
dans les ajoncs
Elle nous donne encore ceci :
le jeu des genoux pris
entre les coudes de l'innocence.
Penchée
à sa fenêtre,
la nuit, elle regarde
de bas en haut
et voit Paris, Londres,
Berlin, Prague ou Petersbourg
traîner des feux de veille
dans un ciel qui mouche
les étoiles les unes
après les autres.
Nora
laisse
glisser
sa robe noire,
créant un deuil de fleurs
sous la lune elle dit
à l'horloge le nom
des voitures qui filent
au travers des vitres
dans sa chambre
un peu froide