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Critique de Patrijob


Était-il bien nécessaire d'écrire la biographie, romancée qui plus est, d'une artiste de l'ombre sur laquelle on possède si peu d'éléments d'information ?
Pourquoi Gaëlle Josse s'est-elle lancée dans cette entreprise, sinon, peut-être parce qu'elle a retrouvé un peu d'elle-même dans la démarche supposée de Vivian Mayer.

Cette femme somme toute assez banale, dont la vie ne fut que secret, ombre, dissolution, semble avoir été fascinée par les visages et l'intensité de l'instant présent au point de souhaiter les restaurer par la photographie.

De plus, à notre époque où le "selfie" est parfois abusivement utilisé, peut-on encore s'étonner des nombreux auto-portraits en demie teinte qu'elle réalisa ?
Enfin, peut-on prétendre à une quelconque intention volontaire de l'artiste sachant qu'elle n'a jamais cherché à faire développer sa pellicule ?

Gaëlle Josse nous livre ici son approche personnelle de celle qui devint bien malgré elle "Une femme en contre-jour".
Issue d'une famille sentimentalement bancale, elle fera avec sa mère plusieurs aller-retour entre l'Amérique et la France.
Seule source sûre en ce qui concerne les témoignages, la famille Gensburg dont elle eu la charge des enfants pendant 15 ans, s'exprime maladroitement, affirmant en toute naïveté n'avoir jamais soupçonné le moindre talent caché.
Personnalité pour le moins controversée, tantôt adulée, tantôt décriée, Vivian Mayer a surgi de l'anonymat à la découverte de kilos de négatifs tapis dans des dizaines de cartons.

J'ai visité l'exposition du Bozart à Bruxelles et vu quelques-une des photos tirées de son oeuvre.
On ne peut nier un réel talent dont elle était sans doute très loin d'avoir conscience.
Ses auto-portraits sont particulièrement originaux, bien loin des poses ostentatoires que l'on adopte de nos jours.
Quand on sait en plus qu'elle ne vit aucune de ses propres photos, on est en droit de se poser des questions quant à sa véritable motivation.
Je penche personnellement pour un passe-temps tout simple hérité de sa tante et dénué de prétention.
Son oeuvre méritait d'être ainsi reconnue.

Dans ce récit, il ne faut pas chercher la plume de Gaëlle Josse, on en ressortirait déçu.e.s.
Elle parle de quelqu'un qui l'a touchée et fait part de ses émotions de bien belle façon.
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